La récente décision de Michel Therrien de retourner Alex Galchenyuk à l'aile a semblé en décevoir plusieurs. L'attaquant américain est appelé à devenir un jour le centre numéro un du Canadien, et l'on pourrait voir ce nouveau changement de position comme un recul par rapport à cet objectif.

Samedi matin, Therrien a justifié sa décision en disant que Galchenyuk lui-même avait exprimé le souhait de retourner à l'aile.

Hein? Un attaquant prometteur, à la recherche d'un contrat à long terme et qui venait à peine d'avoir un essai prolongé aux côtés de Max Pacioretty, ce gars-là aurait demandé de retourner à l'aile?

Ça n'a peut-être pas été aussi explicite que l'a décrit Therrien, mais oui: Galchenyuk était tout à fait à l'aise avec l'idée.

À la suite de la défaite de 4-1 subie à Ottawa jeudi, l'attaquant de 20 ans a été convoqué à un entretien avec l'entraîneur-chef. Il se doutait bien que des changements s'en venaient car les trios en vigueur avaient été démantelés durant le match contre les Sénateurs.

«On a eu une bonne conversation, a raconté Galchenyuk. Je lui ai dit que je me sentais très à l'aise de jouer à l'aile gauche. Avec tous les changements qu'on anticipait, je lui ai dit que c'est là que j'aiderais le plus l'équipe offensivement.

«Mais ce n'est pas comme si j'étais allé voir le coach pour lui dire de me sortir du centre et de me mettre à l'aile, a-t-il précisé. Il m'a demandé si j'étais à l'aise de retourner à l'aile, et j'ai eu mon mot à dire. Je n'avais pas produit beaucoup dans les matchs précédents et je pensais pouvoir aider l'équipe davantage à l'aile gauche.»

Galchenyuk avait connu des débuts étincelants au centre de Max Pacioretty et Brendan Gallagher. L'affaire semblait réglée pour de bon. Or, après que le Canadien eut affiché un dossier de 9-1-0, il a suffi de deux revers à domicile - contre le Lightning de Tampa Bay puis en prolongation contre les Penguins de Pittsburgh - pour convaincre Therrien de revoir ses formules. Le premier choix du CH en 2012 s'est retrouvé au centre de Brandon Prust et Pierre-Alexandre Parenteau, mais ça n'y était pas.

Samedi soir, il a donc été muté à la gauche de David Desharnais, auprès de qui il a marqué son premier but en 10 matchs.

«De retourner à l'aile est bon pour moi, insiste Galchenyuk. Je ne dirais pas que ça m'ôte des responsabilités, mais ça me permet d'être plus agressif, d'utiliser davantage mon tir et d'être plus créatif. Lorsque je suis au sommet de mes capacités, la position où je joue importe peu. Dans l'état actuel des choses, ce n'est pas une mauvaise chose.»

Marc Bergevin aime rappeler que la seule garantie au hockey, c'est qu'il n'existe aucune garantie. On l'a de nouveau réalisé dans les dernières semaines avec Alex Galchenyuk. Le fruit n'était peut-être pas encore assez mûr aux yeux du Tricolore, mais son plus récent essai au centre a été son plus long et son plus satisfaisant jusqu'ici dans la LNH.

«Je viens de jouer une douzaine de matchs au centre et je sais que si quelque chose arrive - une blessure, de nouveaux changements dans la formation, etc. -, je pourrai répondre à l'appel.

«Mais je ne suis qu'un joueur, je vais aller là où l'on me demande de jouer!»