Tant mieux si votre année 2015 s'est aussi bien amorcée que celle de Nick Foligno!

En l'espace de 10 jours, l'attaquant des Blue Jackets de Columbus a signé une prolongation de contrat de 6 ans (pour 33 millions), puis a été choisi, avec ses coéquipiers Ryan Johansen et Sergei Bobrovsky, pour représenter les Blue Jackets au match des Étoiles.

«Les deux nouvelles m'emballent pour des raisons différentes, a confié l'ancien des Sénateurs d'Ottawa. En ce qui a trait à mon contrat, je suis content de la confiance qu'on me témoigne. Je veux prouver à l'organisation qu'elle a pris une sage décision en misant sur un gars qui va les aider à amener un championnat ici.

«Et je suis on ne peut plus excité à l'idée de participer au match des Étoiles. Ça va me donner l'occasion de côtoyer certains gars et ça va être une grande célébration du hockey, ici même à Columbus...»

Foligno, que les Blue Jackets ont acquis en juillet 2012 en retour du défenseur Marc Méthot, connaît une surprenante éclosion cette année, avec 18 buts et 40 points en 39 matchs. On entend constamment dire que la LNH est une ligue de jeunes; or, les attaquants qui débloquent et s'approchent de leur potentiel à l'âge de 27 ans ne courent pas les rues.

«Quel âge avait Martin St-Louis quand il a eu sa grande éclosion? a demandé l'entraîneur-chef Todd Richards. Lui aussi était dans ces eaux-là. Pourtant, il est devenu un joueur d'impact sur lequel son équipe a pu compter.

«Dans le cas de Nicky, on est chanceux que la transaction ait porté ses fruits, car il est devenu un joueur d'impact pour nous.»

Dure épreuve familiale

Foligno n'a pas toujours souri autant. À l'automne 2013, à la naissance de sa fille Milana Maria, les médecins se sont aperçus qu'elle souffrait d'une maladie cardiaque congénitale. La petite a dû être opérée moins d'un mois après sa naissance.

L'opération a été un succès, et la fillette de 15 mois gambade maintenant dans la maison, illuminant le regard de son papa.

«On continue de lui faire subir des examens, mais les résultats qui nous reviennent sont toujours encourageants, explique Foligno. On sait qu'elle subira éventuellement une autre opération, mais on ne sait pas encore quand.

«Après tout ce que j'ai traversé, je me répète souvent que le hockey n'est qu'un jeu et que je dois le traiter comme tel. Ça ne veut pas dire de ne pas prendre le hockey au sérieux - c'est notre travail, après tout, et on veut gagner. Mais d'adopter cette attitude-là nous aide à traverser les moments plus difficiles.»

L'an dernier, Foligno a raté deux semaines d'activités pour rester au chevet de sa fille. Il n'a jamais oublié la compréhension et le soutien qu'il a obtenus des Blue Jackets.

«Ç'a été plus facile pour moi d'y arriver en sachant que toute l'équipe me soutenait. Je pense que c'est l'une des raisons pour lesquelles j'aime tant jouer ici.»

Le malheur des uns...

Une fois sa fille hors de danger, Foligno a pu redonner au hockey toute son attention, et Todd Richards lui a fait comprendre, lors de leur rencontre de fin d'année, qu'il n'était pas trop tard pour mettre ensemble ses outils offensifs et devenir le marqueur de 25 à 30 buts qu'il voyait en lui.

«Ça m'a pris un peu plus de temps à réaliser quel genre de joueur je devais être, convient Foligno. Et je crois qu'il me reste encore du chemin à parcourir pour atteindre mon plein potentiel.

«Mais j'ai eu une occasion que je ne voulais pas laisser passer.»

Tout le monde sait que les Blue Jackets ont été affligés par les blessures cette année. À un certain moment, 11 joueurs en même temps étaient sur la liste des blessés. Ce nombre ayant été réduit à six, les Blue Jackets sont davantage en santé en ce moment qu'ils ne l'ont jamais été cette saison.

Or, quand Foligno parle de saisir sa chance, il faut penser à celle qui lui a été offerte en raison des blessures à Nathan Horton, Brandon Dubinsky, Boone Jenner et autres. Il évolue aujourd'hui au sein du premier trio aux côtés de Johansen et de Scott Hartnell, et ses affaires roulent comme jamais.

«Il a eu davantage d'occasions en raison des blessures, mais il a justifié sa place avec la qualité de son jeu», note avec justesse Todd Richards.

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Trois ans sans capitaine

Tout comme le Canadien, les Blue Jackets n'ont pas de capitaine. Et honnêtement, ils ne semblent pas pressés de trouver un successeur à Rick Nash, échangé en juillet 2012.

«Le fait de ne pas avoir de capitaine a réparti les responsabilités, explique l'entraîneur-chef Todd Richards. Parfois, quand tu as un capitaine, tu t'attends à ce que ce soit lui qui dise ou fasse quelque chose. D'avoir plusieurs joueurs au même niveau de leadership fait en sorte que tout le monde se sent à l'aise d'intervenir.»

Les Blue Jackets disent vouloir s'assurer de trouver le bon candidat, mais on sent que la formule actuelle leur convient. Ce n'est pas impossible qu'ils passent l'an prochain une quatrième saison sans capitaine.

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David Savard s'est établi dans la LNH

À 24 ans, David Savard est finalement en train de s'imposer dans la LNH. Le Québécois joue presque 23 minutes par match, domine les défenseurs des Blue Jackets pour les mises en échec et a récolté 16 points en 40 rencontres. Trois de ses sept buts ont été des buts gagnants.

«J'avais bien terminé l'an dernier et j'avais beaucoup joué en séries», a rappelé Savard, qui a signé une entente de deux ans en juillet dernier, son premier contrat à sens unique dans la LNH.

«Je suis arrivé en bonne forme au camp afin de garder mon poste et je pense qu'ils ont été satisfaits en début de saison. C'est le fun de pouvoir prendre de plus grandes responsabilités, que ce soit sur les unités spéciales ou en affrontant les meilleurs trios adverses.»

Todd Richards dit apprécier son style lourd - très efficace à un contre un - et note que Savard a beaucoup amélioré sa condition physique depuis ses années dans la Ligue américaine.