La plupart des équipes de la LNH ont franchi le cap de la mi-saison la semaine dernière. Le moment est bien choisi pour se pencher sur les favoris pour remporter les honneurs individuels, de même que sur les bons et moins bons coups de l'été dernier.

Trophée Hart

Jakub Voracek compte sur Claude Giroux comme partenaire de trio. Tyler Seguin joue avec Jamie Benn. Evgeni Malkin, quant à lui, a principalement joué avec Blake Comeau, Brandon Sutter et Nick Spaling. Et malgré la présence de ces joueurs de soutien, il lutte pour le premier rang des marqueurs de la LNH. Tout ça au sein d'une équipe à la santé si fragile qu'un cas de scorbut ne nous étonnerait pas. Si les Penguins remportent le titre de leur division, il faudra penser à Malkin comme joueur le plus utile. Pekka Rinne, avec son efficacité de ,930, mérite aussi sa part de votes, puisqu'il explique en grande partie la première moitié de saison stellaire des Predators. Et n'oublions pas Ryan Getzlaf, à Anaheim.

Trophée Norris

Si les Flames de Calgary participent aux séries, on se demande comment on pourra ignorer Mark Giordano. Il produit offensivement (36 points), son différentiel est parmi les meilleurs des défenseurs de la LNH (+ 16), il bloque des tirs (89), tout en assumant son rôle de capitaine. Shea Weber, en raison des succès des Predators et du nombre de minutes qu'il joue, devrait aussi recevoir sa part de votes. Et que dire de John Carlson, un acteur-clé chez les Capitals de Washington? Sous Barry Trotz, il connaît une véritable éclosion et vient au deuxième rang des défenseurs du circuit pour les points à forces égales (24).

Trophée Vézina

Les victoires d'un gardien sont aussi un reflet du jeu collectif, mais on arrive à la mi-saison et Pekka Rinne compte déjà une avance de six gains sur ses plus proches rivaux. Si les Predators poursuivent sur leur lancée, le Finlandais dynamitera le record de 48 victoires en une saison de Martin Brodeur. Carey Price et Marc-André Fleury engrangeront aussi des votes. Dans ce contexte, Roberto Luongo a mal choisi sa saison pour rebondir, même s'il est un ingrédient essentiel de la renaissance des Panthers.

Trophée Selke

Il affiche un rendement positif (+ 13), il gagne 55 % de ses mises en jeu, l'adversaire marque moins de 2 buts par tranche de 60 minutes qu'il passe sur la patinoire à forces égales. Et il se dirige vers une récolte de 70 points. Tout indique que Jonathan Toews remportera son deuxième trophée Selke. Avec 31 points et une fiche de + 8, Patrice Bergeron s'en tire très bien, au sein d'une équipe qui a dangereusement ralenti. Il mérite des votes. Anze Kopitar et Pavel Datsyuk sont toujours des choix populaires, mais pourquoi ne pas parler de Joe Pavelski? L'attaquant des Sharks est 10e dans la LNH pour les buts contre par tranche de 60 minutes (1,69), 9e pour les mises en jeu (56,2 %) et il joue dans la première unité de désavantage numérique des siens. Tout ça avec 37 points et un différentiel de + 10.

Trophée Calder

Plusieurs, dont votre humble serviteur, s'attendaient à voir le nom de Jonathan Drouin sur ce trophée. La course au Calder s'est plutôt transformée en dialogue entre Filip Forsberg et Aaron Ekblad. À ce point-ci, il s'agit plus d'un débat philosophique sur ce qui revêt la plus grande valeur: l'impressionnante production d'un attaquant (38 points en 41 matchs pour Forsberg) ou la charge de travail d'un défenseur de 18 ans, qui joue 22 minutes par match et qui présente déjà les statistiques d'un vétéran. Jusqu'ici, l'avantage revient à Ekblad, mais gardons en tête le cas d'un autre jeune arrière, Seth Jones, qui a frappé le mur en deuxième moitié de saison l'an dernier.

Trophée Jack-Adams

Jack Capuano, des Islanders, fait assurément partie des premiers de classe, même si une partie du crédit revient à son DG, Garth Snow, qui lui a déniché les défenseurs Johnny Boychuk et Nick Leddy. À Nashville, Peter Laviolette a dynamisé les Predators en leur forgeant une identité plus offensive. Si les Jets de Paul Maurice survivent à leur pléiade de blessures, il obtiendra aussi des votes. N'écartez pas Alain Vigneault, dont les Rangers semblent en voie de refaire le coup de l'an dernier, soit de se remettre de belle façon d'un départ atroce. Une pensée aussi pour Barry Trotz, à Washington.

L'embauche de l'été

Quand votre ancien directeur général rachète votre contrat et déclare publiquement que vous avez des problèmes personnels à régler, les autres équipes ne se ruent pas vraiment pour vous embaucher. C'est pourquoi Mike Ribeiro a dû attendre le 15 juillet pour trouver un employeur, les Predators de Nashville, en l'occurrence. Mais à 36 points en 41 matchs, au salaire d'à peine 1 million de dollars, qui dit mieux? Mention honorable aux Canucks, qui ont vu juste avec Radim Vrbata.

Le trophée David-Clarkson...

Dave Bolland a raté 71 matchs à ses 2 dernières saisons. Il n'a jamais marqué 20 buts en une saison, a dépassé la marque des 40 points une seule fois. Ça n'a pas empêché les Panthers de la Floride de lui offrir 27,5 millions de dollars pour cinq ans. Ça ressemblait à une mauvaise idée le 2 juillet, et avant les matchs du 11 janvier, il ne comptait que 7 points en 18 rencontres. Toujours pas de but. On pourrait ajouter les 3 ans et 12,75 millions obtenus par Brian Gionta à Buffalo, mais les Sabres avaient besoin de vétérans pour entourer les nombreux jeunes.

Le chiffre: + 10

Alexander Ovechkin avait beau avoir marqué 51 buts la saison dernière, son différentiel de - 35 retenait tout autant l'attention. L'arrivée de Barry Trotz lui a visiblement fait le plus grand bien: différentiel de + 10 à mi-chemin dans la saison, tout en se dirigeant vers une récolte de 40 buts.

Où sont-ils?

Sidney Crosby a certes manqué trois matchs, on demeure surpris de le voir à six points du premier rang des marqueurs de la LNH. Pour le moment, sa moyenne de 1,16 point par match est de loin sa pire depuis le début de sa carrière - elle n'a jamais été sous 1,30 depuis sa saison recrue. Steven Stamkos, lui, fait toujours partie du top 5 de la LNH quand il est en santé. Le voici au «lointain» 14e rang, avec 40 points en 43 sorties. On devine toutefois que les succès de leur équipe respective importent bien plus que leurs statistiques individuelles. N'empêche, un top 5 sans Crosby ni Stamkos, voilà qui paraît incongru.