On dit souvent qu'il faut se mesurer aux meilleurs pour avoir une idée de sa progression.

C'est exactement ce que le Canadien a fait cette semaine en affrontant le Lightning de Tampa Bay et les Penguins de Pittsburgh, respectivement premiers de la section Atlantique et deuxièmes de la section Métropolitaine en date de dimanche matin. La récolte d'un seul point sur une possibilité de quatre est de toute évidence préoccupante pour les hommes de Michel Therrien, à l'aube de la deuxième moitié de saison.

Car bien que le tableau soit encourageant à forces égales et en désavantage numérique, il l'est beaucoup moins avec l'avantage d'un homme. Le Canadien n'a d'ailleurs marqué qu'un seul but à ses 24 dernières occasions en de telles circonstances. Dimanche, il venait au 28e échelon de la LNH avec un taux d'efficacité de seulement 13,7 %, à égalité avec les Oilers d'Edmonton.

«Si certaines chances s'étaient concrétisées au cours des 10 derniers matchs environ, alors ne ne serions pas ici à discuter de ça, a souligné Max Pacioretty, visiblement embêté. C'est de la malchance. Il s'agit seulement de se sortir de cette mauvaise phase, et la seule façon d'y parvenir c'est en se regardant dans le miroir.»

Interrogé à savoir ce qui clochait dans cette phase de jeu, Pacioretty s'est dit incapable de mettre le doigt précisément sur le bobo. Son coéquipier, Brendan Gallagher, s'est risqué à une analyse.

«Nous n'avons pas été très chanceux jusqu'ici cette saison, mais nos intentions demeurent les mêmes, a-t-il confié. Il s'agit maintenant de s'attarder à notre synchronisme. Vous savez, pour régler ce genre de problème, il faut traverser un processus. Mais je ne suis pas inquiet, même si ça n'a pas fonctionné ce soir [samedi], nous allons tenter de trouver des solutions et revenir plus forts.»

Therrien est déjà à pied d'oeuvre afin de trouver des solutions, comme en a témoigné la quarantaine de minutes passées à l'entraînement plus tôt cette semaine à travailler le jeu de puissance en compagnie de ses ouailles. D'ailleurs, l'entraîneur-chef du Tricolore s'est fait rassurant pour la suite des choses.

«Il va falloir aborder cette deuxième moitié de saison avec confiance, a-t-il dit. On joue de façon serrée - on met beaucoup l'emphase là-dessus -, parce qu'on sait que les matchs vont devenir de plus en plus importants d'ici la fin du calendrier. Le travail est déjà commencé depuis un certain temps, et à part la troisième période contre le Lightning, lorsqu'on regarde comment l'équipe se comporte, on se dit qu'on est prêts à relever ce défi-là.»

Les jeunes, la solution?

Trop souvent lors des derniers matchs, l'attaque à cinq du Canadien a effectué des jeux trop prévisibles en entrée de territoire, démontrant un manque flagrant d'imagination. Derrière le banc samedi, Therrien semblait si exaspéré qu'à un certain moment il a tenté une expérience en envoyant Sven Andrighetto sur la deuxième vague de l'avantage numérique.

L'entraîneur-chef du Canadien pourrait-il s'en remettre au sang neuf pour dénouer la situation? C'est possible, car il ne s'est pas non plus gêné pour employer régulièrement son quatrième trio, formé d'Andrighetto, Michaël Bournival et du nouveau venu Christian Thomas à forces égales. Ces derniers ont été en mesure de créer de belles chances de marquer, bien qu'ils aient commis une erreur qui a mené au filet égalisateur d'Evgeni Malkin.

«Ils ont passé du temps en zone offensive et ont affiché beaucoup de vitesse, même s'ils étaient sur la patinoire pour un but et qu'ils ont provoqué quelques revirements en zone neutre, a résumé Therrien. À part ça, ils ont bien fait ça.»

Il ne faut toutefois pas s'attendre à ce que l'expérience soit répétée à court terme, puisque le Suisse a été assigné aux Bulldogs de Hamilton à l'issue de la rencontre contre les Penguins.

Le Canadien disposera maintenant de trois jours pour peaufiner ses unités spéciales, avant d'entreprendre un voyage de deux rencontres à l'extérieur en autant de soirs. Il affrontera d'abord les Blue Jackets de Columbus, mercredi, puis rendra visite aux Sénateurs d'Ottawa, le lendemain. Le Bleu-blanc-rouge terminera sa semaine en accueillant samedi les Islanders de New York.