Carey Price se plaît à le rappeler assez souvent: la saison 2014-2015 est loin d'être terminée, et la suite du chemin à parcourir est encore longue. Mais à ce rythme, le gardien du Canadien devra finir par reconnaître qu'il est en voie de vivre une saison de rêve, et peut-être aussi la saison d'une carrière.

Rien de moins.

Non, Price n'est pas du genre à sauter sur la feuille de statistiques après chaque match pour admirer ses chiffres, et il n'est pas non plus du genre à s'emparer des miroirs qu'on lui tend. «Le hockey, c'est comme le golf, il y a toujours place à l'amélioration!», badine-t-il. Pour toutes ces raisons, il hésite un peu quand on lui demande s'il affiche la meilleure forme de sa vie de gardien professionnel, ces jours-ci.

«Cette équipe est probablement la meilleure avec laquelle j'ai eu la chance de jouer depuis que je suis ici, a-t-il répondu, jeudi à Brossard. Nous avons une bonne défense et je crois que ça se reflète dans nos statistiques. À titre de gardien, il faut être capable d'afficher de la constance chaque soir, il faut donner une chance de victoire à son équipe à chaque occasion.»

Le Canadien estimait avoir mis la main sur un futur gardien de premier plan, au repêchage de 2005, après avoir sélectionné à la surprise quasi générale Price au premier tour, le cinquième joueur à monter sur la scène ce jour-là à Ottawa.

À sa huitième saison, Carey Price est en train de devenir ce gardien-là. Celui qui peut faire la différence, comme le veut l'expression consacrée, celui qui peut voler des matchs à lui seul, comme il l'a prouvé à maintes reprises cette saison, lui qui a récolté 22 victoires en 33 départs devant le filet montréalais.

Price hésite un peu quand on lui demande d'expliquer ses succès cette saison, mais il n'hésite pas quand on lui demande si Stéphane Waite a quelque chose à voir avec ça. Waite, qui en est à sa deuxième saison à titre d'entraîneur des gardiens chez le CH, a certes permis à celui qui porte le numéro 31 de gagner en confiance et en constance. La saison dernière, Price a affiché sa meilleure moyenne depuis qu'il joue dans cette ligue (2,32), et aussi son meilleur taux d'efficacité (,927). Il flirte ces temps-ci avec des chiffres très similaires.

Des objectifs à court terme

«Le plus important avec Stéphane, c'est qu'il fixe des objectifs à court terme, répond le gardien du CH. Ce n'est pas lui non plus un gars de statistiques. D'ailleurs, les statistiques ne veulent plus rien dire quand on se prépare à disputer son prochain match.»

Avec tout ça, plusieurs experts, observateurs et autres intervenants du monde du hockey commencent à inscrire le nom de Carey Price dans la course au trophée Hart, qui est remis tous les ans au joueur le plus utile du circuit. D'autres ont aussi commencé à mousser sa candidature en vue d'un autre trophée, le Vézina, qui est, comme on le sait, remis au meilleur gardien de la Ligue nationale.

Vous aurez compris que le principal intéressé ne se soucie guère de ces discussions... «Il est encore un peu tôt pour ça. Nous avons joué, quoi, 40 matchs? Il reste beaucoup de travail à faire. Je dois continuer à faire mon boulot, c'est tout.»