À partir du moment où Dave Nonis a annoncé le licenciement de Randy Carlyle au poste d'entraîneur-chef des Maple Leafs de Toronto, l'attention s'est immédiatement tournée vers les joueurs qui n'ont pas réussi à livrer la marchandise.

«Lorsque l'entraîneur-chef se fait congédier, ce n'est pas lié au travail de l'entraîneur, ce n'est pas lié à la direction, c'est lié aux joueurs», a tranché le gardien Jonathan Bernier.

Les regards se tournent particulièrement vers les joueurs faisant partie du noyau de l'équipe, surtout ceux ayant signé des contrats à long terme: l'ailier Phil Kessel, le capitaine Dion Phaneuf, le centre Tyler Bozak et les attaquants Joffrey Lupul et James van Riemsdyk. Nonis, le directeur général qui a accordé ces ententes, et celles à l'ailier David Clarkson et au défenseur Jake Gardiner, a rappelé que ce groupe fait l'objet d'une supervision constante.

«Les gens pensent que les joueurs sont là pour rester. J'ai dit dans le passé que les joueurs peuvent être échangés, a déclaré Nonis. Ce n'est pas lié au fait que le noyau n'écoutait pas Randy ou quoi que ce soit du genre. Nous pensions tout simplement que nous n'allions pas dans la bonne direction.»

Carlyle est le seul entraîneur-chef à avoir mené les Maple Leafs à une participation aux séries éliminatoires depuis l'arrêt de travail de 2004-2005. Il a succédé à Ron Wilson, limogé vers la fin de la saison 2011-2012. En entrevue à la station de radio locale de TSN, mardi, Wilson a affirmé que quelques-uns des joueurs des Maple Leafs pourraient être perçus comme «impossibles à diriger».

Kessel s'est d'ailleurs montré ennuyé par une question d'un journaliste à ce sujet, mardi, la qualifiant de «bizarre».

«Vous croyez que c'est de ma faute? Est-ce que vous dites?», a rétorqué Kessel, sur la défensive.

«Je ne pense pas, a-t-il enchaîné. Je joue, hein?».

Kessel, qui entame la première année d'un contrat de huit saisons, évalué à 64 millions $ US, n'a pas raté un match depuis 2009-2010 et dominé l'équipe avec 41 points, grâce à des récoltes de 18 buts et 23 passes. À la radio torontoise, Wilson a déclaré que le problème de Kessel venait du fait qu'il pouvait connaître deux bonnes semaines et deux mauvaises.

De son côté, Phaneuf a reconnu que le noyau de l'équipe mérite de faire l'objet d'une supervision accrue.

«C'est une bonne question à poser, a répondu le vétéran défenseur, qui amorce la première année d'un contrat de sept ans qui lui rapportera 49 millions $. Et en fin de compte, c'est aux joueurs de faire le travail. Nous faisons partie d'une entreprise axée vers les résultats, et on nous demande de gagner des matchs de hockey.»

Dans le vestiaire, plusieurs joueurs des Maple Leafs acceptaient au moins une partie du blâme pour le congédiement de Carlyle.

«Ce n'est jamais la faute d'une personne, c'est une affaire de groupe, a déclaré van Riemsdyk, dont l'opinion était partagée par le défenseur Cody Franson. De toute évidence, c'est lui qui paie le prix. C'est maintenant au tour des joueurs de faire le travail et de trouver les solutions.»

Les Leafs totalisent 45 points après 40 matchs et occupent l'une des deux dernières places donnant accès aux séries éliminatoires dans l'Association de l'Est. Ils ont raté les séries la saison dernière, un an après avoir subi une élimination crève-coeur aux mains des Bruins de Boston, contre lesquels ils avaient laissé filer une avance de 4-1 en troisième période du septième match de la ronde initiale.