Il est impossible pour les Blackhawks de Chicago de ne pas avoir en tête Clint Reif. Dans le vestiaire des visiteurs du Nationals Park, il y a un chandail accroché au casier portant le nom de l'adjoint au gérant de l'équipement retrouvé sans vie à son domicile, le 21 décembre dernier.

«Il est décédé, mais ce n'est pas comme si nous allions l'oublier, a déclaré l'ailier des Hawks Patrick Kane. Il est toujours dans nos coeurs et vous pouvez dire qu'en quelque sorte, il est toujours dans ce vestiaire. Des petites choses comme un casier à son nom ou de porter une étiquette avec les lettres «CR» sur nos casques sont faites pour qu'on se souvienne de lui.»

Les deux équipes lui rendront hommage lors de cette Classique hivernale, alors que les Capitals de Washington porteront aussi un autocollant orné de ses initiales sur leurs casques pour cette rencontre.

«C'est très classe de leur part, a indiqué le capitaine des Blackhawks, Jonathan Toews. Nous avons entendu au cours des dernières semaines à quel point Clint a marqué les gars. Pas seulement nos joueurs, mais aussi les joueurs des clubs visiteurs qu'il a pu connaître au fil des ans.»

C'est l'ex-attaquant des Hawks Troy Brouwer qui est à l'origine de ce geste. Maintenant avec les Caps, Brouwer en a fait la demande au gérant de l'équipement, Brock Myles, qui a contacté ses homologues des Blackhawks. Brouwer avait l'intention de porter l'autocollant, peu importe.

Myles en a aussi parlé à l'entraîneur-chef Barry Trotz, qui a appelé son vis-à-vis des Blackhawks, Joel Quenneville, afin d'obtenir son approbation. Quenneville a apprécié le geste.

«Nous ne voulions pas minimiser l'hommage que lui rendront les Hawks, mais nous voulions aussi faire quelque chose. Alors nous avons demandé à Chicago s'ils étaient d'accord, a dit Trotz. Ils ont été assez gentils pour accepter.»

L'émotion est encore palpable dans l'entourage des Hawks moins de deux semaines après la mort de Reif. L'homme de 34 ans en était à sa neuvième saison avec l'équipe. L'un des joueurs a même refusé de parler de cette situation.

L'ailier Bryan Bickell a dit qu'il avait pensé à Reif, mercredi, quand des membres du programme USA Warriors ont patiné avec les Blackhawks. Reif était responsable de trouver de l'équipement neuf pour les vétérans blessés quand ceux-ci ont patiné avec l'équipe avant leur match disputé au Soldier Field, l'an dernier.

«Il faisait partie de la famille, a indiqué Bickell. Il sera toujours dans nos coeurs. Nous jouons pour lui cette saison, et probablement pour encore longtemps. C'est difficile.»

La mort de Reif a trouvé écho au-delà du vestiaire des Hawks. La plupart des joueurs de hockey considèrent les soigneurs et les préposés à l'équipement comme des coéquipiers. Ils sont toujours dans l'entourage et font une grande partie du sale boulot en arrière-scène afin que l'équipe soit prête.

«Ils font vraiment partie de l'équipe, a noté Brouwer, qui connaît bien la famille de Reif depuis son passage à Chicago. Tout ce qu'on fait ne peut l'être sans leur contribution. Quand on débarque de l'avion, à 1h ou 2h du matin, nous pouvons gagner immédiatement notre hôtel. Ces gars-là s'occupent que notre équipement soit convenablement acheminé vers l'aréna. C'est pour ça que nous les aimons et que nous sommes si reconnaissants à leur endroit.»

Les joueurs gardent de bons souvenirs de Reif. Toews a parlé de lui comme d'un homme sociable, heureux et qui avait le don d'unir le groupe. Brouwer s'est rappelé un gars engageant, de bonne humeur et intelligent.

«Il était super, a dit Brouwer. Il nous faisait toujours rire, avait toujours du plaisir avec nous. Il adorait ce qu'il faisait. Les gars vont s'en ennuyer, c'est certain.»