Il y avait bien du monde hier soir à Sunrise, et il y avait bien du monde aussi hier matin au même aréna, lors du point de presse de Gerard Gallant. Ce qui n'arrive pas si souvent.

En quelques mois seulement, l'entraîneur des Panthers de la Floride est passé d'un extrême à l'autre. Il est passé du bouillonnant marché montréalais, où il était adjoint de Michel Therrien derrière le banc du Canadien, au marché moins intense de Sunrise, où il doit normalement se contenter de points de presse devant une caméra et un téléphone. Et encore.

Ce qui ne semble pas trop le déranger, remarquez. Ici à Sunrise, Gerard Gallant n'est nullement critiqué, et il n'y a personne pour lui poser des questions fatigantes quand son avantage numérique ne fonctionne pas.

« C'est un marché différent, mais il faut gagner ici aussi, a-t-il tenu à dire avant le match d'hier soir. C'est ce que nous essayons de faire. La victoire peut guérir tous les maux, mais il faut faire preuve de patience. »

De ses années passées derrière le banc du Canadien, Gerard Gallant ne conserve que de bons souvenirs.

« On a eu de très bons moments... Je ne connaissais pas très bien les gens du Canadien au moment de me joindre à l'équipe il y a deux ans, et on a fini par vivre de très beaux moments ensemble. Il n'y a rien d'amer par rapport à mon départ de Montréal. J'avais la chance de devenir l'entraîneur d'une autre équipe, et je voulais vivre cette expérience. »

Surprise

À sa première saison à la tête des Panthers, Gallant est en voie de causer toute une surprise, lui qui a hérité d'un club qui avait conclu la dernière saison à l'avant-dernier rang de la division Atlantique. Ses Panthers à lui ont un visage bien différent : le visage d'une équipe qui se soucie enfin de son jeu en défense. La saison dernière, rappelons-le, la formation de la Floride avait accordé 268 buts, un sommet de médiocrité dans l'association de l'Est.

C'est beaucoup mieux cette saison. Avant le match d'hier soir, les Panthers avaient donné un total de 86 buts, au deuxième rang à ce chapitre dans l'Est avant les rencontres d'hier soir.

« Je ne crois pas que beaucoup de gens s'attendaient à un tel départ de notre part, a ajouté Gallant. Ajoutons que Roberto Luongo a été très bon, il a affiché sa meilleure forme soir après soir. Nous avons obtenu six joueurs sur le marché des joueurs autonomes cet été, et nous avions aussi déjà quelques bons joueurs avec nous. C'est un heureux mélange. »

Avec tout cela, Gerard Gallant pourrait réussir l'exploit de mener son club en séries, ce qui n'arrive pas si souvent à Sunrise. Depuis la saison 2000-2001, les Panthers n'ont participé aux séries qu'une seule fois. S'il fallait que ça arrive, Gerard Gallant aurait probablement plusieurs votes en vue du titre d'entraîneur de l'année.