Alexander Galchenyuk suit de près la carrière de son fils Alex. Toute la famille est établie à Montréal, Alex habite à la maison, et lorsqu'il part pour l'entraînement, son père va parfois voir comment ça se passe à Brossard.

Lui-même ancien hockeyeur professionnel, l'homme de 47 ans est bien placé pour commenter l'évolution de son fils. Et pour se réjouir lorsque se produisent des événements comme le tour du chapeau de mardi soir!

«Il n'avait même jamais marqué deux buts au cours d'un même match dans la LNH, a rappelé M. Galchenyuk. Après le deuxième, j'ai embrassé ma femme pour célébrer. C'était un but important pour l'équipe, parce que le pointage était serré et que le jeu en troisième période laissait croire que ça pouvait pencher d'un côté comme de l'autre.

«Puis, boom! Il y a eu le troisième...»

La pluie de casquettes sur la patinoire qui a suivi n'était pas simplement une façon traditionnelle de saluer un tour du chapeau. C'était aussi, pour les fans, une façon de célébrer les prouesses de l'attaquant de qui ils attendent le plus. Vous mentionnez le nom d'Alex Galchenyuk et les regards s'allument. Dans l'esprit de nombreux amateurs, il est destiné à devenir, un de ces jours, le meilleur attaquant du Canadien.

Un ailier hors pair

Mais en attendant, Galchenyuk doit se familiariser avec celui qui revendique actuellement le titre, Max Pacioretty, qui trône en tête des marqueurs de l'équipe depuis plus de trois ans.

Bien avant qu'Alex ne marque trois buts, la première satisfaction de M. Galchenyuk était de voir la chimie se mettre en place entre Pacioretty et lui.

«La veille du match, Alex regardait des vidéos de ses présences précédentes et il voyait toutes les occasions où Patch était à découvert et où il aurait pu lui passer la rondelle.

«Il a travaillé en ce sens-là (mardi). Quand on a un marqueur de 40 buts sur son trio, il faut l'utiliser. Il n'a jamais joué avec ce type de joueur auparavant.»

Galchenyuk a su bien alimenter Pacioretty, certes. Mais celui-ci, qui a l'heur d'attirer l'adversaire sur lui, a donné une parfaite réplique en lui refilant la rondelle pour qu'il complète trois jeux parfaitement orchestrés.

Ça en dit long sur la dégaine de Galchenyuk - qu'il semble moins gêné d'utiliser - mais aussi sur les qualités de passeur sous-estimées de Pacioretty.

Maintenant plus fort

Même avec le retour au jeu imminent de Lars Eller, l'audition de Galchenyuk au poste de centre semble destinée à se poursuivre. Il faut dire que les résultats du nouveau premier trio du CH sont probants.

«Je suis fier de lui parce qu'il élève son jeu à un autre niveau», confie M. Galchenyuk par rapport aux récents développements.

Il reconnaît avoir les yeux d'un père et non d'un entraîneur en avançant qu'Alex est prêt à devenir un joueur de centre à temps plein.

«Il continue de s'adapter à la position pour être en mesure d'apporter davantage à l'équipe, de mieux utiliser ses compagnons de trio et d'aider la transition de la défense à l'attaque, précise-t-il toutefois.

«Par le passé, son travail défensif faisait en sorte qu'il donnait parfois des passes gratuites aux attaquants adverses. Il patinait avec eux, mais sans plus. Mais il est plus intense maintenant pour les pousser et tenter de leur soutirer la rondelle. Il y a un an, face à Henrik Sedin et Anze Kopitar, ça se serait passé autrement...»

Aux yeux du paternel, la principale différence entre l'Alex Galchenyuk de cette année et celui d'autrefois se situe sur le plan de la force physique.

«Il pouvait jouer son style de jeu auparavant, mais il y a des choses qu'on veut accomplir à 18 ans qu'on ne peut pas faire parce qu'on n'a tout simplement pas la force physique requise.»

Galchenyuk a désormais la force physique requise. Et la force mentale aussi.

Il a célébré son premier tour du chapeau mardi, mais ce ne sera pas le dernier.