Hier matin, dans le vestiaire des Hurricanes de la Caroline. Le gardien de l'équipe, Cam Ward, n'accorde pas d'entrevue les matins de match. Jordan Staal a fait le voyage avec l'équipe, mais il n'est pas encore prêt à revenir au jeu.

Alexander Semin, deuxième salarié de l'équipe, qui connaît une saison atroce, est blessé et n'est pas à Montréal. Pas de Québécois ou de francophone parmi les joueurs. Pas beaucoup d'anciens du Canadien non plus. Un seul, en fait.

«Hainsey, parle donc aux médias», lance un coéquipier au défenseur Ron Hainsey, qui a quitté le Tricolore il y a bientôt une décennie. Sa demande restera lettre morte...

Dans un vestiaire occupé par des joueurs tels que Patrick Dwyer, Chris Terry et Justin Shugg, les journalistes encerclent donc le casier d'Eric Staal. Capitaine des Hurricanes, visage de la franchise, l'aîné des frères Staal vit une nouvelle fois ce qu'il vit dans chaque ville où son équipe pose le pied. C'est lui qui est pris pour répondre aux questions sur les déboires de la pire équipe de l'Association de l'Est. Dur pour le moral?

«Oui, aucun doute. Ça fait longtemps que ce processus dure, répond Eric Staal. Mais c'est la seule équipe pour laquelle j'ai joué dans ma carrière, je ne connais rien d'autre et je ne veux pas connaître autre chose. Je crois en ce que Ron (Francis) et Bill (Peters) prêchent. Les choses vont s'améliorer. Ce n'est pas un beau dossier en ce moment, mais il y a de l'amélioration. On doit continuer à franchir les étapes pour revenir dans les meilleures équipes. La parité est forte, tu connais une bonne séquence et tu peux revenir dans le coup.»

Eric Staal tente de demeurer concentré malgré les rumeurs de transaction qui le touchent. En octobre, le collègue de TSN Darren Dreger faisait état d'un fort intérêt des Maple Leafs de Toronto pour ses services.

«Je ne suis pas naïf. J'entends des choses, j'ai des amis et des membres de la famille au Canada!, lance-t-il en riant. Mais ma concentration est ici, j'ai toujours joué ici et j'aimerais être ici pour aider l'équipe à s'en sortir.»

En attendant le cadeau de Noël

Les sources d'espoir ne pullulent pas dans l'entourage des Hurricanes en ce moment. Il y a certes le spectre de repêcher les surdoués Connor McDavid ou Jack Eichel en juin prochain, mais aucun athlète n'est évidemment prêt à y penser quand il reste 52 matchs à disputer.

Les Hurricanes avaient perdu 12 de leurs 15 dernières rencontres avant d'affronter le CH. L'attaque n'a produit que sept buts en six matchs. «La seule fois que l'on a marqué deux buts en décembre, on a gagné», observe d'ailleurs l'entraîneur des gardiens, David Marcoux.

Mais le nouvel entraîneur-chef de l'équipe, Bill Peters, voit une lueur d'espoir dans l'immédiat. C'est le retour prochain de Jordan Staal, qui jouait près de 20 minutes par match la saison dernière et qui a présenté un différentiel de +2, presque un miracle au sein d'une équipe aussi faible.

«On espère un cadeau de Noël en avance, sinon pour la nouvelle année a d'abord répondu Peters.

«Ça sera un gros plus au centre. Il est costaud, il a de l'expérience et il changerait notre façon d'utiliser nos joueurs. Il aurait un impact positif, mais on doit être réalistes. Il a manqué beaucoup de hockey. On n'aura pas le vrai Jordan Staal dès son retour, mais ce sera positif.»

Peters a quitté les Red Wings de Detroit pour diriger les Hurricanes en juin dernier. Avait-il sous-estimé l'ampleur de la tâche qui l'attendait?

«Probablement! J'en parlais justement avec Ron Francis l'autre jour. Tant que tu ne t'y mets pas pour vrai, tu ne connais pas vraiment l'ampleur de la tâche. C'est un projet, un défi, et on va changer les choses», affirme-t-il.