Nikita Scherbak pourra-t-il animer l'attaque du Canadien dès l'an prochain?

Après un camp d'entraînement prometteur à seulement 18 ans, le premier choix de l'équipe en juin (26e au total) connaît un départ éclatant à Everett, dans la Ligue junior de l'Ouest, avec 23 points, dont 11 buts, en seulement 14 matchs.

«L'objectif, c'est de jouer pour le Canadien de Montréal dès l'an prochain, absolument», lance le jeune homme, frondeur, au bout du fil.

Ses entraîneurs à Everett ne trouvent pas l'idée farfelue. «Nous travaillons de concert avec lui pour qu'il puisse atteindre son objectif, mentionne l'entraîneur adjoint des Silvertips d'Everett, Brennan Sonne. De la façon dont il se développe, je ne vois pas pourquoi il n'y parviendrait pas. Non seulement produit-il à l'attaque, mais aussi c'est un travailleur acharné; il est souvent le premier sur la glace aux entraînements et l'un des derniers à quitter la patinoire, afin de pratiquer son tir.»

«Certains premiers choix de la LNH font leurs petites affaires, mais il est très réceptif à nos enseignements et il veut s'améliorer constamment. Nous travaillons très fort sur son jeu défensif, et ses progrès sont formidables», ajoute celui qui oeuvre auprès des attaquants de l'équipe.

Le prochain objectif du jeune homme sera de se tailler un poste dans l'équipe nationale russe en prévision du Championnat mondial. Scherbak a réussi un joli but en fusillade lors de l'un des deux matchs de la sélection russe contre les étoiles de la Ligue de hockey junior de l'Ouest, cette semaine. Sa feinte n'était pas sans rappeler celle d'Alex Galchenyuk en fusillade à Buffalo.

«J'avais vu sa feinte à la télé. J'ai essayé de faire un peu comme lui, mais ça n'était pas exactement pareil. Il a de bien meilleures mains que moi...»

Son style ressemble d'ailleurs à celui de Galchenyuk. Il mesure 6 pi 1 po lui aussi. Il est très rapide, mais aussi agile, et possède d'excellentes mains.

Celui qui aura 19 ans le 30 décembre n'en sait pas plus sur ses chances de mériter une invitation des entraîneurs russes. «Ils m'ont dit de continuer, qu'ils m'auraient à l'oeil, mais rien de plus.»

Souvenirs de Saskatoon

Le jeune Russe jouait pour les pauvres Blades de Saskatoon l'an dernier. Il a réussi à obtenir 78 points en 65 matchs même s'il était très mal entouré. Les dépisteurs du CH ont conclu que cet ailier droit avait un potentiel immense pour produire ainsi sans coéquipiers de qualité. L'échange qui l'a fait passer aux Silvertips, l'été dernier, a donc été accueilli avec joie par les principaux intéressés.

Mais Scherbak, qui a charmé journalistes et fans le jour du repêchage par son enthousiasme et sa candeur malgré un anglais limité, n'allait pas tomber dans le piège de cracher sur son ancienne organisation. «Nous avons une bonne équipe et j'aime tout ici, mais je m'ennuie aussi de Saskatoon et de ses gens. C'était ma première année, et on s'est bien occupé de moi là-bas. J'en garde de très beaux souvenirs.»

Contrairement à de nombreuses recrues, Scherbak n'a pas vécu le «blues» de la LNH à son retour dans les rangs juniors. «Tout dépend de notre état psychologique, répond-il. Tu peux être déprimé ou encore penser que tout sera facile. Ce n'est pas mon cas. Il faut continuer à travailler très fort et à être le meilleur leader qu'on peut pour l'équipe.»

Scherbak aurait sans doute été repêché plus tôt s'il n'avait pas été victime du «facteur russe». Les équipes hésitent en effet souvent à choisir un Russe tôt au repêchage, par crainte qu'il ne rentre chez lui dans la force de l'âge pour jouer dans la KHL, comme l'ont fait Ilya Kovalchuk, Nikita Filatov, Alexander Radulov, Alexander Burmistrov, Nikolai Zherdev et plusieurs autres.

Le jeune homme paraît résolu à jouer dans la LNH et semble se plaire en Amérique du Nord. Du moins, il le laisse transpirer en entrevue. Les années nous diront si Trevor Timmins a réussi un autre vol.

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