Les Bruins de Boston peuvent choisir le verre à moitié plein ou bien à moitié vide.

S'ils voient les choses de façon positive, ils se diront qu'ils sont en mesure de gagner des matchs en l'absence de Zdeno Chara et de David Krejci, deux de leurs joueurs-clé. Les Bruins ont affiché un dossier de 6-3 en l'absence de leur capitaine Chara, qui est à l'écart du jeu depuis le 25 octobre en raison d'une blessure à un genou.

«Dernièrement, on jouait du bon hockey, on respectait le système et on jouait comme on le voulait, a indiqué Patrice Bergeron avant l'affrontement contre le Canadien. Mercredi (à Toronto), ç'a été tout le contraire. On ne peut pas se permettre d'être cute ou de ne pas jouer pendant 60 minutes. On l'a vu dans ce match-là.»

Mais si les Bruins voient le verre à moitié vide, ils reconnaîtront qu'ils ont battu des formations comme Buffalo, la Floride et Edmonton durant leur séquence de cinq victoires.

Mais l'entraîneur-chef Claude Julien, lui, n'est pas prêt à dire que la contre-performance de son équipe face aux Maple Leafs de Toronto, une défaite de 6-1, reflète ce qu'est son équipe en l'absence de Chara et Krejci.

«Ce n'était qu'un match, on avait une bonne fiche avant la rencontre d'hier (mercredi), a-t-il dit. Tous nos joueurs ont mal joué, ça n'a pas de rapport avec nos blessés.»

Étrangement, les Bruins avaient un dossier de 4-5 en début de saison avec Chara dans la formation et ils maintiennent une fiche largement gagnante en son absence.

«En tant qu'équipe, on retire une fierté à respecter notre système et à jouer de la même manière peu importe qui manque à l'appel, a expliqué Bergeron. Ça démontre seulement qu'il faut se fier au plan de match de Claude et de ses adjoints.»

Nul doute toutefois que les Bruins constituent une meilleure équipe avec Chara dans la formation. Il reste qu'avec ou sans lui, tout le monde commence à se demander si les années de domination des Bruins dans l'Association de l'Est ne tirent pas à leur fin et si le Canadien et le Ligthning de Tampa Bay, en premier lieu, ne sont pas en train de refermer l'écart qui les séparent d'eux.

«On ne peut jamais se fier sur ce qu'on a réalisé les années précédentes, a rappelé Bergeron. Il faut aussi se rendre compte que la parité est de plus en plus évidente, non seulement en séries éliminatoires, mais aussi tout au long de la saison.»

À Boston, la prolongation de contrat de six ans octroyée à Krejci en laisse plusieurs perplexes. Il est souvent un meilleur pointeur que Bergeron mais, à 7,25 millions par an, il sera mieux payé qu'un joueur qui, dans l'ensemble, lui est supérieur.

De plus, les Bruins ne sortent pas gagnants de l'échange de Tyler Seguin, les contraintes salariales les ont forcés à perdre un peu de leur profondeur, et d'aucuns s'inquiètent du ralentissement de Chara à l'âge de 37 ans.

Mais dans ce dernier cas, heureusement que les Bruins ont vu le jeune arrière Dougie Hamilton s'imposer. Hamilton a inscrit le seul but des siens, hier.

«Compte tenu de son âge, il prend beaucoup de maturité, a commenté Bergeron. On le voit vraiment s'améliorer d'année en année mais cette année, il prend encore un plus gros pas en avant. En l'absence de Zdeno Chara, il prend beaucoup de leadership par sa façon de jouer, et c'est beau à voir.»

_____________________________________________

Toujours des deuxièmes matchs en 24 heures

Claude Julien s'est dit déçu de constater que les quatre matchs opposant les Bruins au Canadien constitueraient tous pour son équipe des seconds matchs en 24 heures. Lors de ces confrontations, le Tricolore en sera à un deuxième match en deux soirs une seule fois.

«Ce n'est pas moi qui fais le calendrier et je suis déçu que ce soit le cas, a indiqué l'entraîneur-chef des Bruins. Quand il s'agit d'une rivalité de la sorte, il serait souhaitable que les deux équipes soient le plus reposées possible afin qu'elles puissent présenter le meilleur match possible.»

_____________________________________________

Une bonne pensée pour Horton

Patrice Bergeron sympathise avec son ex-coéquipier Nathan Horton, qui pourrait être contraint à la retraite en raison de maux de dos qui lui font souffrir le martyre. Si l'attaquant des Blue Jackets de Columbus décide de chasser la douleur et d'améliorer sa qualité de vie au moyen d'une opération, ce serait au prix d'une retraite prématurée. Horton a 29 ans, tout comme Bergeron.

«C'est le genre de choses auxquelles je ne suis même pas près de penser, alors si je me mets à sa place, je peux imaginer que c'est extrêmement difficile, a indiqué Bergeron. On joue au hockey depuis qu'on est petits, c'est une passion pour nous et Nathan doit avoir plusieurs questions sans réponses pour l'instant. J'espère qu'ils trouveront un moyen de lui permettre de continuer à jouer, non seulement parce que c'est un très bon joueur, mais aussi parce qu'il serait bien jeune pour raccrocher ses patins.»