Pour ceux qui se demandent si l'avantage numérique du Canadien préoccupe les joueurs, il suffit de s'entretenir avec Max Pacioretty pour obtenir une réponse.

C'est ce qu'on a pu constater après l'entraînement de mercredi, à Brossard, quand on a demandé au numéro 67 si la visite des Bruins de Boston ne pouvait pas être le remède aux maux qui affligent l'attaque à cinq du Tricolore. C'est en effet contre les Bostoniens que l'équipe a marqué deux de ses trois buts dans ces circonstances cette saison.

«Je ne le savais pas, je vais m'assurer de passer le mot!» a-t-il d'abord dit, avant d'être rappelé à l'ordre par sa mémoire.

«Je crois que c'était un but dans un filet désert, l'autre sur une montée. Mais c'est le temps de régler ça. Ça devient gênant et frustrant.»

Les mots employés par l'ailier gauche ne sont pas exagérés. Si on fait abstraction de ces deux buts, le CH a produit un seul «vrai» but en supériorité numérique, soit en installant le jeu en zone adverse. C'était sur un boulet de P.K. Subban contre l'Avalanche du Colorado, le 18 octobre.

Depuis, c'est la traversée du désert. Dix matchs de suite sans but: 0 en 23 depuis le filet de Subban. Seulement 3 buts en 42 tentatives cette saison, pour 7,1%, bon pour le 28e rang dans la LNH.

Une autre façon d'exprimer le ridicule de la situation: le Canadien a marqué deux buts en infériorité numérique, donc seulement un de moins qu'avec l'avantage d'un homme!

«Je disais aux entraîneurs que, de tous les joueurs, c'est incroyable que je sois plus à l'aise en désavantage qu'en avantage», raconte Pacioretty.

«Je n'ai pas vérifié, mais je crois avoir plus de chances de marquer en désavantage qu'en avantage cette saison. C'est bien qu'on soit aussi bon à écouler les pénalités, mais ça montre aussi que je fais quelque chose de mal en supériorité. Mais on ne veut pas trop se morfondre et on croit avoir apporté les bons changements.»

La fin pour Markov-Subban?

À l'entraînement mercredi, le premier duo composé d'Andrei Markov et P.K. Subban demeurait intact à cinq contre cinq, malgré ses difficultés. Mais quand est venu le temps de s'exercer en avantage numérique, les tandems n'étaient plus les mêmes.

On a donc vu les droitiers Subban et Tom Gilbert faire équipe, tandis que les gauchers Markov et Nathan Beaulieu patrouillaient sur la ligne bleue dans l'autre unité. Si Sergei Gonchar affronte les Bruins jeudi soir, il pourrait donc se substituer à Beaulieu avec son compatriote Markov.

«L'ajout de Gonchar nous donne d'autres options, a admis Michel Therrien. Ça ne veut pas dire que Markov et Subban ne joueront pas ensemble en avantage numérique. Mais on veut essayer d'autres options.»

Et au sein de l'unité de David Desharnais, les joueurs ont trouvé des responsabilités qui leur conviennent.

«PA (Parenteau) aime jouer le long de la rampe, Davey dans le bas de la zone et moi autour du filet et dans le haut de l'enclave. J'ai eu beaucoup d'options de jeu aujourd'hui (mercredi) et c'était contre un très bon désavantage numérique», a estimé Pacioretty.

«Je ne sais pas si c'est la clé du succès pour demain, mais on se sentait mieux sur la glace», a ajouté Parenteau.

L'idée derrière tout ça, ce serait minimalement de générer plus de tirs au but. Le Canadien en obtient en moyenne 44 par tranche de 60 minutes en avantage numérique, un chiffre qui lui vaut le 19e rang dans la LNH. Il s'agira aussi de nuire au travail du gardien, sans quoi les tirs de Subban et Markov, comme on l'a encore observé mardi, ne sont guère menaçants lorsque la vue de l'adversaire est dégagée.

«Quand tu es 28e, il y a plusieurs choses que tu ne fais pas assez!», s'est exclamé Therrien.