Quand un joueur dispute son 1000e match dans la Ligue nationale, on peut dire qu'il se joint à un club sélect. L'exploit est généralement souligné par l'attribution d'un bâton en argent.

Pierre-Alexandre Parenteau ne l'aura peut-être jamais, son bâton d'argent. Mais en disputant hier soir son 300e match dans la LNH, il a tout de même réussi un exploit, étant donné son parcours.

L'attaquant du Canadien est devenu seulement le huitième joueur actif à avoir disputé 300 matchs ou plus dans la LNH et dans la Ligue américaine. En effet, avant de profiter pleinement du luxe des voyages en avion et des repas de qualité, il a mangé son pain noir pendant 450 matchs dans l'antichambre du circuit Bettman.

Son nom s'ajoute maintenant à ceux de François Beauchemin, Johnny Boychuk et autres Shawn Thornton dans le club des «300-300».

«C'est de la persévérance, a-t-il répondu lorsque La Presse l'a informé de la statistique. J'ai travaillé fort, je n'ai jamais lâché. C'est sûr qu'il y a eu des moments où j'ai douté que je me rendrais à mon but ultime. Mais j'ai été chanceux, le timing a été bon, surtout à la fin.»

Repêché au 264e rang par les Ducks d'Anaheim en 2001, Parenteau s'est promené de Cincinnati à Portland, en passant par Norfolk. L'attendait ensuite le Wolf Pack de Hartford, club-école des Rangers de New York. Là, pendant deux saisons et demie, il a obtenu plus d'un point par match. Les Rangers l'ont rappelé pour 22 rencontres en 2009-2010, dont huit en fin de campagne, et il n'est plus jamais retourné «en bas», comme on dit dans le milieu.

«Les trois premières années dans la Ligue américaine, je méritais d'être là, admet Parenteau. J'avais beaucoup à apprendre, je devais prendre de la force, j'étais à risque défensivement. J'ai donc appris à mieux jouer défensivement et à prendre soin de la rondelle. Mais les trois ou quatre dernières années, il y avait aussi des gens qui ne réalisaient pas que je méritais ma chance.»

Des alliés

Pendant ses dures années à Hartford, Parenteau nomme deux personnes qui l'ont épaulé: Jim Schoenfeld, alors DG adjoint chez les Rangers de New York, et Jean-Jacques Daigneault, entraîneur adjoint.

«Jim m'a beaucoup aidé à Hartford. Il n'y avait pas de raison que je n'aie pas ma chance dans la LNH quand j'étais là, et il me le disait chaque jour. Disons que Glen Sather (le DG des Rangers) ne croyait pas trop en moi. Jim, lui, a toujours cru en moi et m'a dit que si ce n'était pas ici, ça serait ailleurs. Ces mots-là sont restés dans ma tête pendant plusieurs années. Avec Jack Capuano chez les Islanders, j'ai eu ma chance, il m'adorait et m'a placé dans le premier trio en partant!»

Aujourd'hui, Parenteau forme un tiers du trio le plus dominant du Canadien cette saison, avec Alex Galchenyuk et Tomas Plekanec. Si l'unité demeure aussi productive, il aura amplement la chance d'ajouter aux 210 points en 299 matchs qu'il comptait avant d'affronter les Oilers hier soir.

Et la Ligue américaine dans tout ça, quel souvenir en garde-t-il?

«Du poulet et de la pizza sèche!»

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Les «300-300» toujours actifs

Nombre de matchs disputés dans la LAH et la LNH

> Rob Scuderi: 305 LAH, 645 LNH

> François Beauchemin: 336 LAH, 617 LNH

> Shawn Thornton: 605 LAH, 564 LNH

> Tim Jackman: 407 LAH, 435 LNH

> Johnny Boychuk: 374 LAH, 329 LNH

> Jay Harrison: 408 LAH, 323 LNH

> Derek MacKenzie: 550 LAH, 314 LNH

> Pierre-Alexandre Parenteau: 450 LAH, 300 LNH