Les médias qui couvrent les Oilers font grand cas d'un «nouveau» Nail Yakupov, avec une attitude exemplaire et une sensibilité nouvelle pour le jeu défensif. Bref, à des lieues du joueur malheureux de l'an dernier, malheureux au point où son agent avait déclaré qu'une transaction était une option.

On ne sait pas s'il s'agit d'un élément de ce changement, mais le nouveau Yakupov faisait drôlement penser à son compatriote russe Ilya Bryzgalov après l'entraînement d'hier. Par exemple, quand on lui a demandé d'expliquer comment il se sent cette saison par rapport à l'an passé.

«Je suis en santé, j'aime la vie, la vie est belle, ma famille vit avec moi à Edmonton, mes amis sont en santé et je suis heureux de jouer dans la LNH, a répondu le tout premier choix du repêchage de 2012. Je fais mon possible sur la patinoire. Je ne fais rien de mal à l'extérieur de la patinoire. Je ne bois pas et je ne fais pas de folies. Je suis sérieux aux entraînements. J'ai les mêmes jambes, les mêmes bras et la même tête. Je mange aussi la même nourriture que l'an dernier.»

Il a aussi tenu des propos dignes de l'étrange Bryzgalov quand on lui a demandé d'expliquer pourquoi sa deuxième saison dans la LNH, l'an passé, avait été nettement moins productive que sa première.

«Vous pouvez poser la question à Dieu. Il est mieux placé que moi pour répondre, il a toutes les réponses. Moi, je n'en ai pas», a indiqué l'athlète de 21 ans.

Il a été limité à 24 points en 63 matchs l'an passé, avec un différentiel de -33. À sa défense, cette dernière statistique n'était guère reluisante pour qui que ce soit chez les Oilers. Neuf autres joueurs affichaient -15 ou pire.

Troisième trio

Quand on regarde son rôle, on se dit toutefois que Yakupov a intérêt à voir la vie sous un jour positif. Ses responsabilités ne ressemblent en rien à celles d'un joueur de troisième année aussi talentueux.

Son temps d'utilisation s'élève jusqu'ici à 13 min 5 s par match, en baisse par rapport à l'an dernier (14 min 19 s). S'il joue en moyenne deux minutes par match en avantage numérique, on notera que dix attaquants des Oilers sont plus utilisés que lui à forces égales. Ses partenaires de trio ont pour noms Mark Arcobello, un petit centre qui tente de s'établir dans la LNH, et l'énigmatique Benoît Pouliot.

Sa fiche indique un but et deux aides en huit matchs, avec un différentiel de -6, mais l'entraîneur-chef des Oilers, Dallas Eakins, préfère ne pas s'arrêter aux chiffres. Surtout quand il pense à 2013-2014.

«C'est le jour et la nuit, a martelé Eakins. Son niveau de confiance est nettement plus élevé. Il comprend comment jouer sans la rondelle, il obtient de très bonnes chances de marquer et il rate de peu. Il sait que s'il continue à obtenir ces chances, il va marquer et ses statistiques vont rentrer dans l'ordre. Il est très robuste. Il est électrisant avec la rondelle.

«C'est un jeune homme différent de l'an dernier. C'était une saison difficile, mais au bout du compte, c'est important de le vivre, car ça te rend plus fort, tu apprends des leçons.»

Un souper avec Galchenyuk

La visite du Canadien à Edmonton donnera l'occasion à Yakupov de renouer avec son ancien coéquipier du Sting de Sarnia Alex Galchenyuk. Comme Galchenyuk à Montréal, Yakupov demeure avec ses parents et l'a donc invité à souper à la maison.

Ça, c'est pour l'histoire hors glace. Sur la patinoire, ces retrouvailles seront une autre occasion de comparer les deux joueurs réclamés à deux rangs d'écart la même année. Comme Galchenyuk, Yakupov a vu sa moyenne de points par match diminuer la saison dernière. Mais si le numéro 10 des Oilers se cherche encore, le 27 du Canadien, lui, connaît un départ qui laisse croire à son éclosion.

«Alex sera très bon, il l'est déjà cette saison, estime Yakupov. Je savais depuis longtemps qu'il deviendrait tout un joueur. Il a suivi son père partout en Europe et il a toujours eu la mentalité d'un professionnel.»