Mine de rien, Travis Moen s'apprête à faire ce qu'il a fait une seule fois pendant les dernières séries: disputer trois matchs de suite.

Selon ce qu'on a pu observer à l'entraînement hier, Moen avait encore sa place au sein du quatrième trio, tandis que Dale Weise et Michaël Bournival étaient les attaquants excédentaires. Et après deux gains de suite, il serait surprenant que Michel Therrien apporte des changements à sa formation pour la visite des Red Wings de Detroit, ce soir.

«C'est difficile d'argumenter contre une fiche de 5-1», a rappelé Weise, lui-même victime de ces succès collectifs.

Le cas de Moen est particulièrement intéressant. Voici un attaquant qui avait creusé sa tombe le printemps dernier, à un point tel qu'il avait passé les sept derniers matchs des séries sur la passerelle, même s'il était parfaitement en santé. Vétéran réputé pour son expérience en séries, il avait même été laissé de côté pour un crucial septième match contre les Bruins à Boston. Bref, de quoi alimenter les rumeurs de transaction au cours de l'été.

Lesdites rumeurs ne se sont pas calmées quand il a passé trois des quatre premières rencontres de la saison sur la passerelle. Et si certains voient son utilisation comme une façon d'augmenter sa valeur en vue d'une transaction, il n'en demeure pas moins que ça se déroule plutôt bien pour l'ailier saskatchewanais. Même s'il n'a disputé que trois matchs.

«J'étais déçu de ne pas jouer, mais j'ai continué à travailler. Je fais mon travail et j'espère rester dans la formation le plus longtemps possible», a simplement dit le numéro 32, après l'entraînement d'hier.

Non seulement les adversaires n'ont toujours pas marqué pendant les 33 minutes qu'il a passées sur la patinoire - dont 6 en désavantage numérique -, mais Moen tient même son bout offensivement. Il a terminé le match de samedi avec quatre tirs, et ce, en dépit du fait que son trio était opposé à ceux de Matt Duchene et Nathan MacKinnon à compter de la deuxième période.

Le bleu-blanc-rouge n'a pas marqué de but quand Moen est dans l'action, mais dans le cas d'un joueur de soutien, un différentiel nul fait parfaitement l'affaire.

«En ce moment, on aime Travis Moen, il fait son travail et il écoule des punitions», a reconnu Michel Therrien.

Weise, victime

Avec une attaque en pleine santé depuis le début de la saison et une fiche gagnante, Therrien a donc dû faire quelques choix déchirants. Michaël Bournival a passé la dernière semaine à Hamilton afin de ne pas s'ankyloser, tandis que Weise a regardé les deux derniers matchs depuis les hauteurs du Centre Bell.

Ce même Weise avait offert une très respectable production de 6 buts en 33 matchs au Tricolore l'an dernier (fin de saison et séries).

«C'est difficile de trouver ton rythme et d'être constant quand tu entres et sors de la formation, a dit Weise. Mais c'est la vie d'un joueur de quatrième trio dans la LNH, jusqu'à ce que tu trouves une façon de te détacher de cette étiquette.»

Moen, Weise et Bournival ont tous trois été victimes de la congestion à l'attaque, dont les effets, jusqu'ici, se sont seulement fait ressentir dans le quatrième trio.

«Je ne peux pas me soucier de ça, a dit Moen au sujet de cette congestion. Nous avons actuellement huit attaquants pour les troisième et quatrième trios, et il faut jouer notre meilleur hockey pour conserver notre poste. Il y a assurément de la compétition.»

Moen n'a pas tort d'inclure le troisième trio dans cette congestion; en effet, lorsqu'on regarde l'utilisation que fait Therrien de Jiri Sekac, il y a lieu de croire que le Tchèque n'est pas intouchable. Samedi, il a été le seul joueur du CH sous la barre des 10 minutes (8:19), et il a effectué seulement cinq présences après la première période.

C'est d'ailleurs avec Sekac que Weise alternait pendant les exercices, hier, tandis que Moen et Bournival se relayaient dans le quatrième trio.