Non, ce ne fut pas parfait pour le Canadien, mais au moins, ça se rapprochait un peu de ce que Michel Therrien exige de sa bande soir après soir. Ça se rapprochait de la formule magique pour cette équipe, une formule qui tient en quelques mots: tout le monde dans la même direction pendant 60 minutes.

Ça peut paraître facile, presque trop simple, à la limite, mais c'est ça tout de même.

Cette formule, on l'a vue souvent aussi l'an passé, quand le Canadien vivait ses meilleurs moments, surtout en séries. D'ailleurs, quand le Canadien ne gagne pas, c'est souvent parce qu'il y a trop de passagers à bord du bus. Quand le Canadien gagne, ça ressemble un peu à ce que l'on a vu hier soir contre les Bruins.

Et pour ça, on a besoin des quatre trios. La production offensive des gars du premier trio est bien sûr absolument nécessaire, et le trio de David Desharnais a d'ailleurs été le plus dominant hier soir dans le camp tricolore. Il le faut.

Mais ces gars-là ne peuvent tout faire seuls, et c'est là que les autres doivent entrer en scène et prendre leur place sous les projecteurs.

On pense entre autres ici au troisième trio, celui de Lars Eller, trop souvent ordinaire depuis le début de la saison. Hier, ce trio-là a provoqué des choses en attaque, et Rene Bourque s'est même manifesté, ce qui n'est pas peu dire. Eller n'a pas marqué (avec la main, doit-on lui rappeler, ça ne compte pas), mais au moins, on l'a vu. C'est déjà ça. Et avec ces deux-là, Pierre-Alexandre Parenteau semble retrouver tranquillement ses repères.

En ce qui concerne le quatrième trio, bien entendu, les attentes ne sont pas les mêmes. Tout ce que Michel Therrien demande, c'est que ces messieurs ne nuisent pas au club. Ses voeux ont été exaucés contre les Bruins, qui n'ont pas marqué alors que le quatrième trio était sur la glace.

Il faut dire qu'en ayant le dernier changement, Michel Therrien pouvait plus facilement choisir ses moments, et se débrouiller pour que le quatrième trio ne soit pas confronté aux gros canons ennemis.

Notons de plus que Tuukka Rask, le gardien des Bruins, connaît rarement de bonnes soirées lorsqu'il voit arriver les chandails tricolores devant lui. Encore hier soir, ce fut difficile pour l'homme masqué de la Finlande, qui a fléchi 5 fois sur 23 tirs. Au bout du compte, cette générosité-là a fortement contribué à la victoire du CH. Au fait, le vrai père Noël n'est-il pas finlandais?

Avec tout ça, le Canadien se retrouve avec une fiche de 4-1, sans pourtant avoir offert une seule performance dominante depuis le début de la saison. Vu comme ça, il s'agit certes d'un signe encourageant.