Jiri Sekac n'avait récolté aucun tir à ses trois premiers matchs dans la Ligue nationale avant d'en cadrer deux lors de la dégelée de 7-1 subie aux mains du Lightning de Tampa Bay.

Plus difficile de tirer dans la LNH, n'est-ce pas?

«C'est ce que j'ai découvert, oui», a-t-il dit en riant.

«Dans la KHL, on ne développe pas l'habitude de tirer de n'importe quel angle, car les filets ne sont pas aussi proches. On attend d'obtenir une bonne chance pour tirer.

«Ici, on nous incite plutôt à tirer la rondelle au filet afin de créer des chances de marquer sur les retours, et non pas nécessairement grâce au premier tir.»

De l'aveu de Michel Therrien, l'ailier de 22 ans est encore en période d'apprentissage afin de rajuster son jeu au style nord-américain. Il l'incite à profiter davantage de sa vitesse afin de foncer au filet.

Jusqu'à maintenant, ses démarches ont été plutôt timides.

«Ça peut toujours aller mieux, estime Sekac après quatre rencontres. Je ne suis jamais complètement satisfait de mon jeu et je compte m'améliorer de match en match. Quant à l'équipe, on a connu un certain succès, mais le voyage ne s'est pas terminé comme on s'y attendait.

«Peut-être que si j'avais marqué pour faire 2-2 à Tampa, le match aurait été différent...»

C'est justement en se présentant aux abords du filet de Ben Bishop que Sekac a obtenu sa meilleure occasion. Malheureusement pour lui, le défenseur Anton Stralman a effectué un plongeon désespéré derrière son gardien pour empêcher le Tchèque d'inscrire son premier but.

Sekac ne demanderait pas mieux que de voir ses efforts récompensés à l'occasion du match d'ouverture local, ce soir contre les Bruins de Boston.

«Ma famille sera ici, a-t-il confié. Si je suis dans la formation, ce sera tout un feeling pour ma famille et moi. Mon père m'a aidé toute ma vie, et autant ma mère que ma soeur ont partagé mes hauts et mes bas.

«Ce sera une façon de leur rendre ce qu'ils m'ont donné.»

Inverser les ailes?

Le trio de Sekac, Lars Eller et Rene Bourque n'a pas produit les résultats escomptés depuis le début de la saison. Mais puisque Sekac a déjà admis sa préférence pour le côté gauche et Bourque pour le flanc droit, il pourrait être intéressant, quitte à garder cette unité intacte, d'inverser les deux ailiers et de voir ce que ça donnerait.

«Sekac est le genre de joueur avec qui on peut aisément faire du passe-et-va, décrivait Eller il y a quelques jours. Il peut sortir du carcan de temps en temps grâce à sa créativité. Il ne fera peut-être pas autant ici parce que la surface de jeu est plus petite et qu'il n'aura pas autant de temps à sa disposition, mais il sera un bel ajout à notre attaque.

«Son niveau d'habileté est très élevé. Je ne l'avais jamais vu jouer auparavant, donc je ne peux pas commenter sa progression, mais d'après ce que je comprends, c'est un «late bloomer». Mais ça ne change rien. S'il est aussi bon à 22 ans, ce qu'il était à 18 ans importe peu.»

Bournival écope

Malgré son lent départ, le Tricolore semble prêt à se montrer patient avec sa nouvelle acquisition. Michaël Bournival a d'ailleurs été cédé aux Bulldogs de Hamilton pour quelques jours au lieu de faire sauter un tour à Sekac.

«Les Bulldogs jouent deux matchs en fin de semaine et on veut donner à Michaël l'occasion de jouer avant qu'il ne revienne lundi prochain, a expliqué Therrien. Notre formation est en santé, donc elle est plus difficile à percer.

«Et puis, il y a de jeunes joueurs qu'on veut continuer à faire jouer.»