Tanner Eberle. Evan Wardley. Gianluca Curcuruto. Il y a un mois, ces trois invités au camp des recrues du Canadien partaient sur un pied d'égalité avec Liam O'Brien, qui obtenait au même moment un essai avec les Capitals de Washington.

Les mauvaises langues diront que ces joueurs invités servent souvent à «remplir des chandails». Mais O'Brien, un ancien de l'Océanic de Rimouski et des Huskies de Rouyn-Noranda, qui devait porter les couleurs du Phoenix de Sherbrooke cette saison, s'est assuré de remplir également la feuille de pointage pendant son essai.

Résultat: l'attaquant de 20 ans était en uniforme hier soir pour le match d'ouverture des Capitals. Aux côtés des Alexander Ovechkin, Nicklas Backstrom et autres Brooks Orpik. Et devant une demi-douzaine de membres de sa famille, qui ont fait la route entre Halifax et Washington pour assister à la rencontre.

De l'aveu même de Barry Trotz, c'est une surprise qu'il soit de la partie.

«Au début du camp, je me fais une liste avec les gars que l'on s'attend à voir partir plus rapidement. Il était sur notre première liste!», a lancé l'entraîneur-chef des Capitals, hier matin.

Un tour du chapeau Gordie Howe

Quand on demande à O'Brien de nommer le moment décisif de son camp, il parle sans hésiter du match du 26 septembre, contre les Bruins de Boston. «J'ai eu mon Gordie Howe, j'ai fait tourner les têtes», raconte le Néo-Écossais, dans un excellent français.

Son «Gordie Howe», c'est une soirée d'un but, une passe et un combat contre Bobby Robins, un fier-à-bras qui a récolté plus de 500 minutes de punition à ses deux dernières campagnes dans la Ligue américaine.

Ironiquement, cette semaine, le déclin des bagarreurs est un sujet à la mode dans la Ligue nationale, avec les Maple Leafs et les Flyers qui ont pris un virage en ce sens en ne réservant pas de place à un dur à cuire, comme ils en ont l'habitude.

Or, à écouter Trotz, c'est bien plus en raison de la combinaison des points et des poings, que par ses seuls poings, qu'O'Brien s'est déniché une place.

«Tom Wilson sera un assez bon joueur, et c'était un de nos durs l'an passé, rappelle Trotz au sujet de l'attaquant des Capitals, aujourd'hui blessé. Et Liam a joué très dur. Ces joueurs qui savent jouer tout en étant très durs deviennent de plus en plus difficiles à dénicher.»

O'Brien cite d'ailleurs Ryane Clowe et Scott Hartnell parmi ses idoles.

«J'ai produit, j'ai eu quatre points, soutient-il, au sujet de sa performance au camp. Je crois que j'ai prouvé que je peux aussi jouer. Je ne veux pas être étiqueté comme un goon. Je ne vais pas sur la patinoire pour arracher la tête aux autres. Je veux jouer au hockey et aider l'équipe à gagner de diverses façons.»

Reste maintenant à savoir si l'aventure durera. C'est qu'on retrouve trois attaquants sur la liste des blessés des Capitals en ce début de saison: Wilson, Jay Beagle et Aaron Volpatti. Mais en attendant, il a joué contre le Canadien pendant qu'un autre attaquant, Michael Latta, attendait son tour sur la passerelle. Déjà ça de gagné...

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Deux hommes de fer... séparés

Les Capitals ne comptent pas un, mais deux hommes de fer à la ligne bleue. John Carlson et Karl Alzner, qui ont longtemps formé un duo surnommé Carlzner, ont disputé respectivement 297 et 295 matchs de suite. Carlson joue maintenant avec Brooks Orpik, tandis que Alzner fait équipe avec Matt Niskanen. «C'est un peu bizarre de ne plus être ensemble, mais c'est ainsi pour de bonnes raisons. Et ce n'est pas comme si on devait traîner des recrues!», rappelle Carlson.

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Le 40e des Caps

Le match d'hier marquait le début des festivités du 40e anniversaire des Capitals. Pour l'occasion, les anciens joueurs Peter Bondra, Rod Langway, Craig Laughlin et Sylvain Côté rencontraient les médias. Côté, un ancien défenseur qui a disputé 1171 matchs dans la LNH, s'occupe d'une entreprise de pêche sportive à Ocean City, au Maryland. Il a profité de sa tribune pour lancer un appel aux élus de sa région pour que des arénas publics soient construits. «Le hockey coûte cher par ici. Presque tous les arénas sont privés, et les propriétaires veulent devenir millionnaires sur le dos des enfants.»