L'Est aura fort à faire cette saison si elle souhaite freiner la domination de l'Ouest dans la LNH.

Les champions en titre de la coupe Stanley, les Kings de Los Angeles, et les Blackhawks de Chicago demeurent les plus sérieux aspirants aux grands honneurs. Et plusieurs rivaux d'association  les Ducks d'Anaheim, les Stars de Dallas, les Blues de St. Louis et le Wild du Minnesota  seront à leurs trousses après avoir fourbi leurs armes au cours de l'été.

Dans l'Est, on voit de nouveau les Bruins de Boston et les Penguins de Pittsburgh occuper les avant-postes, avec le Lightning de Tampa Bay pointant derrière. Mais il n'existe pas la même profondeur d'équipes de premier plan.

La supériorité de l'Ouest n'est pas qu'un concours de circonstances. Depuis la saison 2005-06, l'Ouest a le meilleur dans les confrontations entre associations. Son hégémonie a été la plus marquée la saison dernière, avec une fiche combinée des 14 équipes de 246-150-52. En séries, l'Ouest a gagné la coupe Stanley en six occasions au cours des huit dernières saisons. Les Kings et les Blackhawks l'ont remportée deux fois chacune au cours des cinq dernières années. Seuls les Bruins se sont intercalés, en 2011.

«Ça se passe dans l'Ouest actuellement, affirme le directeur général des Sabres de Buffalo, Tim Murray. Les équipes de l'Ouest sont excellentes. Elles sont imposantes physiquement. Elles sont fortes. Une équipe de l'Est devra détrôner les Kings afin qu'on cesse de dire que l'Ouest est meilleure.»

Comment expliquer une telle suprématie? Le déséquilibre des forces est-il aussi apparent qu'il n'y paraît? Pas si on pose la question à des joueurs qui ont évolué dans les deux associations au cours des dernières saisons.

«Je ne dirais pas que l'Ouest est supérieure. Il n'y a pas plus de joueurs talentueux (que dans l'Est)», soumet le nouveau venu du Canadien, Manny Malhotra. Le vétéran joueur de centre a passé une douzaine de saisons dans l'Ouest, avant d'évoluer chez les Hurricanes de la Caroline l'an dernier.

«Je ne suis pas d'accord avec les observateurs qui soutiennent que l'Ouest est nettement meilleure», acquiesce l'ailier du CH Dale Weise, qui a été le coéquipier de Malhotra à ses débuts chez les Canucks de Vancouver, en 2011.

Quand on y regarde de près, quatre des 16 équipes de l'Est se sont retrouvées dans les 10 premières au classement général la saison dernière. Au tableau des marqueurs, l'Est a compté huit joueurs dans les 20 premiers, 16 dans les 30 meilleurs.

«C'est que les meilleures équipes dans l'Ouest en sont de très bonnes, continue Weise. On dit que l'Ouest a gagné la coupe quatre fois en cinq ans, mais on parle en réalité de seulement deux équipes (Kings et Blackhawks), relève-t-il. Il s'agit de deux équipes incroyables, qui possèdent chacune un excellent noyau de joueurs vedettes, et pour longtemps!»

Différent style

Malhotra et Weise, ainsi que l'attaquant Maxime Talbot, de l'Avalanche du Colorado, s'entendent par contre pour dire qu'on pratique un style de jeu fort différent dans l'Ouest.

«Le jeu est plus physique, plus simple. Il y a plus d'attaquants de puissance et on joue en ligne droite», relève Talbot, qui a gagné la coupe Stanley chez les Penguins de Pittsburgh, en 2009.

«Ça patine davantage, ajoute Malhotra. Plusieurs équipes jouent à un rythme soutenu tout en respectant rigoureusement leur système de jeu. Des équipes comme les Kings, les Ducks et les Sharks de San Jose sont très structurées, et ça fonctionne pour elles.

«Dans l'Est, il y a également des équipes coriaces, mais pour d'autres raisons. Elles sont plus robustes ou elles affectionnent parfois les matchs à caractère offensif. Prenez une équipe comme les Capitals de Washington, par exemple.»

Weise, qui s'est vite senti à l'aise à son arrivée chez le Canadien la saison dernière, dit apprécier davantage le style qu'on privilégie dans l'Est.

«Je préfère nettement jouer dans l'Est. Le jeu est un peu plus ouvert. On met un peu plus l'accent sur la maîtrise de la rondelle. C'est pas mal plus le «fun'.

«Dans l'Ouest, ça regorge d'équipes imposantes. Dès qu'on franchit la ligne rouge, on envoie la rondelle en fond de territoire et on la pourchasse à cinq. Ça joue «nord-sud» à fond la caisse.

«Dans l'Est, vous voyez davantage de gars tenter des jeux. On met plus l'accent sur la possession de la rondelle. Il n'est pas rare qu'on voit un attaquant en zone neutre faire une passe arrière à un défenseur afin de réessayer d'entrer en territoire offensif, ce que j'apprécie», a conclu Weise.