Dustin Tokarski est tombé dans l'oeil de Michel Therrien durant un voyage du Canadien en Californie, en mars dernier, et a ensuite séduit tout l'état-major par son cran en séries éliminatoires.

C'est davantage ce qu'il a accompli par le passé que ses performances au camp d'entraînement qui ont fait pencher la balance en sa faveur. Ajoutez cela au souhait de Peter Budaj de changer d'organisation et on comprend que la fameuse compétition pour le poste de gardien auxiliaire avait un petit quelque chose de factice.

«Il y a plusieurs raisons, a indiqué Marc Bergevin pour expliquer ce qui avait justifié son choix. La façon dont il s'est comporté durant les séries l'an dernier en est une. Quand on regarde son parcours, Dustin a gagné à tous les niveaux. Il n'a que 25 ans, il est encore jeune, et des questions de plafond salarial sont aussi entrées en ligne de compte.

«Budaj, lui, a agi avec classe du début à la fin, il a été un très bon auxiliaire et un bon ami, et je lui souhaite la meilleure des chances.»

Carey Price se retrouve avec un auxiliaire qui ne se contentera pas d'un poste d'adjoint, mais qui rêve plutôt du jour où il deviendra numéro un dans la Ligue nationale. C'est un jeune qui pousse, qui voudra faire sa place, et c'est précisément ce sur quoi Bergevin entend tabler.

«Ticker est au courant qu'il devient l'adjoint de Carey, a indiqué le DG. Éventuellement, il veut devenir numéro un, c'est certain. Mais c'est un bon problème à avoir. À Vancouver, ils ont échangé Cory Schneider pour un choix de première ronde. Le mieux pour nous, c'est que Dustin devienne un bon substitut à un jeune âge et qu'il donne des munitions à l'organisation.»

C'est comme si le Canadien entrevoyait déjà le jour où il allait se départir des services de Tokarski. Mais tant pour l'équipe que pour le joueur, il s'agit de mousser sa valeur et de faire en sorte que ses performances le rendent attrayant pour les autres équipes dans un rôle plus prépondérant.

Évidemment, nous n'en sommes pas là. Le gardien manitobain est très heureux d'être un membre à part entière de la famille du Canadien.

«Il y a un petit sentiment d'accomplissement, car je serai ici pour le match d'ouverture, a reconnu Tokarski. Mais il faut travailler fort et s'améliorer tous les jours, ne rien tenir pour acquis, car ça peut changer rapidement. Je vais juste profiter du moment et essayer de rester ici.»

Même s'il a été un gardien numéro un à tous les niveaux inférieurs, Tokarski est bien au courant de ce que ça prend pour être un bon adjoint.

«C'est une question de concentration et de préparation, indique-t-il. Je ne saurai jamais quand on fera appel à moi, donc ce sera important de travailler fort à l'entraînement sur une base quotidienne et d'être prêt quand on voudra donner un repos à Carey.»