Le cas du sixième défenseur est réglé chez le Canadien à la lumière de l'excellente tenue de Nathan Beaulieu mercredi soir à Chicago.

Il reste maintenant à savoir si le Tricolore confiera un poste de réserviste à un jeune défenseur ou s'il se tournera vers Francis Bouillon, qui espère décrocher un contrat au terme de son invitation au camp d'entraînement.

Voilà l'enjeu qui ressort à la ligne bleue dans la foulée des réaffectations de jeudi qui ont entre autres indiqué le chemin de Hamilton à Greg Pateryn et Davis Drewiske.

Les jeunes Jarred Tinordi et Darren Dietz auront au moins un autre match pour se mettre en valeur, que ce soit vendredi soir ou samedi devant les Sénateurs d'Ottawa. Tinordi, en particulier, devra en montrer suffisamment pour convaincre ses patrons qu'il est mûr pour la LNH.

«Tinordi se doit de s'ajuster au tempo de la LNH, a indiqué Michel Therrien jeudi. Il peut jouer de façon physique, mais il doit améliorer son exécution. On travaille beaucoup avec lui, et par moments, on voit une amélioration. C'est un gros bonhomme et on sait que ça va prendre du temps.

«Mais je suis sûr qu'il va avoir une longue carrière dans la LNH et il y a plein de choses qu'on aime chez lui: sa présence physique, son leadership... c'est un vrai professionnel.»

On le comprend: le fardeau de la preuve repose sur les épaules du gaillard de 6'6.

Devant lui, la présence du vétéran Bouillon ne sert à proprement parler que de police d'assurance.

«Francis n'est pas en audition, rappelle Therrien. On sait tous exactement à quoi s'attendre de sa part. On veut voir où en sont nos jeunes, et quand on aura fait notre évaluation, une décision sera prise en conséquence.»

Drewiske n'a pas été retenu

Question fondamentale de ce camp d'entraînement: garder un jeune défenseur dans la LNH dans un rôle de septième défenseur est-il ce qu'il y a de plus favorable à son développement? Par le passé, le CH martelait que les jeunes devaient jouer, qu'ils ne gagnaient rien à passer de longs moments sur la touche.

«L'important, c'est de les faire progresser et il n'y a pas une année qui est pareille», s'est borné à dire l'entraîneur-chef à ce sujet, plus tôt cette semaine.

Si l'organisation avait fermement tenu à ce principe, peut-être aurait-elle voulu garder dans les parages Drewiske, un vétéran habitué de se contenter de matchs occasionnels et de beaucoup d'heures supplémentaires à l'entraînement.

Or, l'arrière de 29 ans, qui détient un contrat à sens unique de la LNH, a au contraire été soumis au ballottage jeudi.

«C'est un jeune (sic) défenseur qui n'a pas joué beaucoup l'an passé en raison de son opération à une épaule, a dit Therrien à propos de Drewiske. Il a besoin de jouer. Ce ne serait pas une faveur à lui faire que de le garder.»

On sent que Tinordi a un poste à perdre plutôt qu'à gagner. Bouillon semble désormais la seule solution de rechange. Celui-ci n'a toujours aucune offre de contrat sur la table et il se dit fébrile à mesure que la fin du camp approche.

«Je m'attendais à ne pas jouer beaucoup, a souligné Bouillon. Ce n'est pas moi qu'on voulait voir, ce sont les jeunes.»

Pateryn et la vitesse d'exécution

On croyait que Pateryn, un joueur qui plaît à la haute direction, avait des chances de se tailler un poste. Or, pour le moment, sa vitesse d'exécution n'atteint pas aux standards de la LNH. Son revirement coûteux à la ligne bleue offensive qui a mené au but d'Andrew Shaw, mercredi, n'a pas dû aider.

«Il n'a pas autant de temps pour faire ses jeux que dans la Ligue américaine», a résumé Therrien à l'égard de l'arrière de 24 ans.

Pendant que Pateryn était cédé aux Bulldogs, le jeune Darren Dietz, lui, survivait aux coupes. Manifestement, son coup de patin et sa relance de l'attaque lui ont fait gagner des points.

«Dietz a été blessé assez gravement l'année passée, mais il avait été un excellent défenseur durant ses années au junior, a rappelé Therrien. Il nous montre de belles choses. J'aime son implication avec la rondelle, son accélération et son explosion sur patins. Il est capable de se dégager du jeu pour assurer une bonne transition.

«C'est l'une des raisons pour lesquelles on veut le garder. Il s'avère une belle surprise jusqu'à maintenant.»

Andrighetto cédé

En attaque, les renvois de Sven Andrighetto, Gabriel Dumont et Jake Dowell n'ont guère surpris. Andrighetto peut néanmoins être content de l'impression qu'il a laissée.

Quant à Dumont, le natif de Dégelis a été soumis au ballottage en raison de ses années d'expérience dans les rangs professionnels. Les autres formations auront jusqu'à midi vendredi pour le réclamer, sans quoi il retournera dans le club-école du Canadien.