Julien BriseBois n'est pas considéré comme l'un des plus brillants jeunes dirigeants du hockey pour rien.

Le bras droit de Steve Yzerman avec le Lightning de Tampa Bay, aussi directeur général du club-école de l'organisation, le Crunch de Syracuse, n'hésite jamais à sortir des sentiers battus.

Hier, les 25 joueurs du Crunch, leurs entraîneurs et leur DG ont atterri à Lyon, en France, pour y tenir leur camp d'entraînement.

L'ancien adjoint de Bob Gainey avec le Canadien tentait depuis plusieurs années d'organiser un camp d'entraînement pour ses joueurs en Europe. «Nous l'avions fait à l'époque avec les Bulldogs de Hamilton dirigés par Guy Boucher. Nous étions allés à Édimbourg, en Écosse», a confié BriseBois hier à La Presse.

«Certains de nos joueurs n'ont jamais eu la chance de traverser l'Atlantique. Nous voulons ouvrir leurs horizons et leur offrir une expérience unique. Nous croyons que de telles expériences seront bénéfiques pour eux, et aussi pour leur carrière. Découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux mondes, leur permettra de mieux mettre les choses en perspective. C'est facile de perdre la carte dans notre milieu. Les joueurs sont privilégiés, ils mènent une vie différente du commun des mortels. Cette ouverture sur le monde contribuera, nous croyons, à leur permettre de garder les pieds sur terre.»

Mais BriseBois a aussi mis ce projet sur pied pour augmenter le prestige de l'organisation. «Nous voulons nous distinguer. Quand on voudra attirer des joueurs autonomes, ceux-ci sauront qu'on fait des choses spéciales ici. Quant à ceux qui auront vécu l'expérience avec notre organisation, nous aurons laissé notre marque. Nous allons passer la dernière journée de notre voyage à Paris pour visiter la ville avec un guide.»

À défaut des grandes ligues

Parmi les espoirs du Lightning actuellement à Lyon, on note le gardien russe Andrei Vasilevski, le défenseur Slater Koekkoek, deux choix de première ronde en 2012, et le gardien letton Kristers Gudlevskis. Les Québécois Yanni Gourde, Jérôme Samson, Philippe Paradis, Jean-Philippe Côté et Joey Mormina sont aussi du voyage.

«Ça sera aussi très profitable d'être en retraite fermée complète, sans joueurs qui se cherchent un appartement en ville ou qui tentent de mettre leur blonde à l'aise. On ne pensera qu'au hockey, et l'esprit d'équipe devrait se former plus rapidement.»

Pourquoi ne pas avoir envoyé le Lightning plutôt que son club-école? «Financièrement, ça aurait été une autre affaire, dit BriseBois. On cherche aussi à disputer des matchs préparatoires à domicile. Il aurait fallu en outre la permission de la LNH. Le Lightning veut gagner des championnats et nous, on veut développer des joueurs.»

Julien BriseBois a conclu un accord avec un dirigeant de l'équipe de hockey de Lyon... pendant un match de ligue de garage en Floride! «Il venait visiter son frère. Nous discutions sur le banc des joueurs entre deux présences et j'ai eu l'idée de développer le projet avec lui. J'ai finalement aussi réussi à trouver un partenaire, le club-école des Sénateurs d'Ottawa, qui nous accompagne et nous affrontera dans deux matchs préparatoires. Il y a beaucoup d'engouement à Lyon. Tous les billets sont vendus. Les commanditaires sont trouvés.»

Il reste 28 joueurs au camp du Lightning, et il y en a 25 pour ce voyage. «Je suis convaincu que les joueurs qui seront éventuellement retranchés ne regretteront pas d'avoir poursuivi l'expérience pendant quelques jours avec le Lightning même s'ils ratent le voyage. Par contre, c'est un beau prix de consolation pour ceux qui ont déjà été retranchés...»