Jarred Tinordi a été expulsé du match de dimanche contre les Capitals de Washington, et la Ligue nationale a trouvé qu'il s'agissait d'une sanction suffisante.

C'est pourquoi le grand défenseur s'en est tiré sans même un avertissement ou une tape sur les doigts.

En troisième période, le défenseur géant du Canadien a accueilli Nate Schmidt à la ligne bleue avec un bon coup d'épaule. Le défenseur des Capitals est resté longtemps étendu sur la patinoire avant de regagner le vestiaire. Le verdict des arbitres: punition majeure pour coup de coude. Les reprises ont toutefois montré que le coup avait été donné avec l'épaule.

«Non, personne ne m'a rien dit, a répondu Tinordi, quand on lui a demandé s'il avait reçu un avertissement de la LNH. Je crois que c'était un coup légal, je l'ai frappé à la bonne hauteur, le coude n'était pas sorti. J'étais content de savoir que le jeune a passé le test de commotion. Mais à la reprise, ça me semblait propre.»

Le défi de Tinordi

À l'heure où la Ligue nationale souhaite éradiquer les coups à la tête, un joueur de 6'6 doit faire sa place en s'imposant physiquement mais sans jouer de façon dangereuse.

«Si j'étais Gally (Brendan Gallagher), je pourrais tous les frapper! lance-t-il en riant. Je dois peut-être juste plier un peu plus les genoux pour être plus bas et faire attention à la position de mon corps par rapport à eux. Plusieurs joueurs patinent bas. Leur tête est donc à la hauteur de mon coude. Je dois garder mon coude près de moi, rester compact, rester bas.»

Dans un contexte où les défenseurs robustes sont rares à Montréal cette saison et où des rivaux de division comme les Bruins de Boston, les Sénateurs d'Ottawa et les Maple Leafs de Toronto jouent la carte de la robustesse, Tinordi se démarque par sa présence physique. S'il souhaite s'établir en permanence dans la LNH, il ne peut évidemment pas faire preuve de retenue envers les adversaires. Disons que le Canadien ne l'a pas repêché pour la qualité de sa première passe...

La jurisprudence

Tinordi n'a toujours pas été suspendu dans la Ligue nationale, mais il ne compte que 30 matchs d'expérience en saison. Cela dit, un examen rapide des autres géants de la LNH aide à comprendre pourquoi Tinordi sait qu'il doit se tenir bas.

Trois cas ressortent particulièrement du lot. Il y a ce coup à la tête servi par le matamore John Scott, des Sabres de Buffalo, à Loui Eriksson, des Bruins, en octobre 2013. Son geste lui avait valu une suspension de sept matchs. Toujours la saison dernière, Tyler Myers, un autre joueur des Sabres, a écopé d'une sanction de trois rencontres pour coup à la tête aux dépens de Dainius Zubrus, des Devils du New Jersey.

Et il y a eu ce coup, non sanctionné, de David Steckel, des Capitals, sur Sidney Crosby, des Penguins de Pittsburgh, lors de la Classique hivernale de janvier 2011, avec les conséquences que l'on connaît.

Dans les trois cas, il n'a jamais été question de coup de coude, mais bien de coup d'épaule. Cependant, la haute taille des joueurs en question a fait en sorte que la tête a été le point de contact principal.