Barry Trotz a toujours été généreux de son temps. Même deux heures avant un match, quand la plupart des entraîneurs sont pressés d'en finir avec les médias, Trotz continue à répondre aux questions. À un point tel que c'est le relationniste de l'équipe qui a dû mettre fin à la causerie, en rappelant au nouvel entraîneur-chef des Capitals qu'il avait une réunion à 16h20.

Et, visiblement, le choc culturel entre un nouvel entraîneur-chef qui a la réputation de bâtir des machines défensives et un groupe de joueurs qui comporte quelques surdoués offensifs n'a pas fini de faire jaser. C'est le thème qui a dominé le point de presse.

Trotz, doit-on le rappeler, a dirigé les Predators de Nashville au cours des 15 dernières saisons, et leur a donné une identité d'équipe défensive, composée de travailleurs acharnés. Au cours des six dernières campagnes, les Predators ont terminé une seule fois dans le top 15 de la Ligue nationale pour les buts marqués, mais quatre fois dans ce même top 15 pour les buts accordés.

«Je sais ce que les Capitals font: ils peuvent marquer des buts, ils l'ont fait par le passé, a rappelé Trotz. Mais l'équipe était critiquée pour être permissive défensivement. Ça ne changera pas du jour au lendemain. Mais j'ai dit aux gars que ma philosophie, ce n'est pas de devenir une équipe uniquement axée sur le jeu défensif, qui ne touchera jamais à la rondelle ou qui ne fera jamais de jeux.»

«Ce que je veux, c'est que l'on fasse ce qu'on fait très bien quand on a la rondelle. Et quand on n'a pas la rondelle, je veux un très bon plan pour qu'on la récupère rapidement. Je peux donc leur donner une fondation et une structure pour qu'ils sachent comment jouer.»

Le facteur Ovechkin

Voilà pour le plan. Mais encore faut-il le faire accepter aux joueurs, qui voient défiler un quatrième entraîneur-chef depuis l'automne 2011.

Et le premier à convaincre, c'est évidemment le capitaine du groupe, Alexander Ovechkin, dont la fiche de -35 l'an passé a davantage retenu l'attention que sa récolte de 51 buts, la meilleure dans la LNH. Une première rencontre a eu lieu au cours de l'été, car Trotz souhaitait partir du bon pied.

«On a une bonne relation, assure Trotz. Il a acheté le système. Ce que les gens ne comprennent pas, c'est qu'il veut réellement gagner quelque chose, et pas individuellement, parce qu'il a presque tout gagné. Il a eu la chance de le faire au Championnat du monde et il réalise ce que c'est.

«Il veut apprendre, et ce qu'il fait, je ne peux pas l'enseigner. Mais je peux l'aider à améliorer son jeu. Il grandit, il gagne en maturité», a ajouté le vétéran entraîneur.

Moins d'essence!

Et quand on vous dit que Barry Trotz ne compte pas son temps avec les journalistes... Il a même pris la peine de parler de sa qualité de vie en tant que citoyen de la région de Washington!

«Il y a 20 ans, quand je travaillais pour les Capitals, je vivais de l'autre côté, plus près de Baltimore. Le trafic à cette époque était épouvantable. Maintenant, je suis à Arlington, et je crois que j'en suis seulement à mon deuxième plein d'essence depuis que je suis arrivé. Tout est proche, je peux aussi marcher vers notre centre d'entraînement!»

On verra si la lune de miel avec ses joueurs et la ville durera. Car l'objectif demeure le même: ramener les Capitals de Washington en séries après leur première absence depuis 2007.