Après tout le succès qu'il a connu à ses débuts à la barre de l'Avalanche du Colorado, Patrick Roy amorce sa deuxième saison avec une bonne dose de sagesse et de réalisme.

Ce n'est pas que la soif de réussite de Roy a été épanchée ou que le «guerrier» a ramolli avec le temps. C'est juste qu'il sait qu'il sera difficile pour l'Avalanche de faire mieux que la récolte de 112 points de la saison dernière et pour lui de remporter un deuxième titre d'entraîneur par excellence de la LNH.

«Nous faisons partie d'une association qui nous permet de rester humbles facilement parce qu'elle est très compétitive, a-t-il déclaré jeudi matin au Centre Bell. Il y a de très bonnes équipes qui ont raté les séries la saison dernière.

«D'autres facteurs entrent en ligne de compte, comme les blessures, a-t-il enchaîné. Nous n'en avons presque pas eu la saison dernière, à part vers la fin de la saison et en séries. Nous espérons demeurer en santé encore cette saison. Si c'est le cas, nous n'aurons peut-être pas une saison de 112 points, mais nos chances seront bonnes d'atteindre les séries. Ça demeure notre objectif principal. Une fois atteint, l'objectif réel sera d'aller plus loin en séries.»

Sur le plan personnel, Roy ne nourrit aucunement l'ambition de mettre la main sur le trophée Jack Adams.

«Il y a plusieurs entraîneurs qui sont meilleurs que moi, a-t-il affirmé sans fausse modestie. Je vais continuer d'apprendre et de m'améliorer cette saison. Avec les années, je serai un meilleur entraîneur, mais je ne regagnerai peut-être jamais le Jack Adams.»

MacKinnon ne craint pas

Un autre questionnement qu'on a chez l'Avalanche, c'est au sujet du jeune Nathan MacKinnon, le joueur recrue par excellence de la LNH en 2013-14. Pourra-t-il répéter ses exploits de sa première saison?

«Nous avons eu des discussions là-dessus, le groupe d'entraîneurs, a admis Roy. Nathan possède tous les outils nécessaires pour bien faire. Comme il est très exigeant envers lui-même, nous sommes confiants qu'il va continuer là où il a laissé. Nous serons là pour l'aider, si jamais il éprouve des difficultés.»

MacKinnon ne craint pas d'être affligé de la «guigne de la deuxième année», comme on dit dans le jargon sportif.

«Je ne crois pas réellement au facteur chance et je ne suis pas un gars superstitieux. Si je connais une mauvaise saison, ça n'aura rien à voir avec la guigne. Ce sera parce que je ne ferai pas les bonnes choses sur la glace», a-t-il avancé.

Ses modèles sont son concitoyen de Cole Harbour, en Nouvelle-Écosse, Sidney Crosby et Steven Stamkos, du Lightning de Tampa Bay.

«Ces deux-là ont connu d'excellentes deuxièmes saisons, et il y en a eu plein d'autres, a-t-il relevé. Ces joueurs sont restés concentrés sur ce qu'ils devaient faire. Je n'obtiendrai pas 120 points comme «Sid» l'a fait à sa deuxième saison (en 2006-07), mais je ferai de mon mieux.»

MacKinnon, auteur d'une première saison de 63 points, vise de s'établir comme un joueur vedette dans la LNH dès cette saison.

«J'ai les atouts pour être un joueur de premier plan et je ne veux pas patienter jusqu'à l'âge de 22-23 ans pour le faire, a-t-il élaboré. Je veux faire un autre grand pas vers l'avant au plus tôt.»

Hébergé par le gardien Jean-Sébastien Giguère, à sa première saison, le jeune adulte de 19 ans a élu domicile chez l'attaquant Maxime Talbot cette saison.

«C'est quelque peu différent que de demeurer chez J.-S., mais ils sont formidables tous les deux», a commenté MacKinnon, en riant.

«J.-S. a agi comme un père pour Nathan. Disons que moi je suis comme un parrain», a imagé Talbot, nouvellement père de famille et époux.

L'Avalanche a ajouté des joueurs expérimentés - Jarome Iginla, Daniel Brière et Brad Stuart - afin de mieux encadrer ses jeunes attaquants qui regorgent de talent. Déjà, leur influence positive se fait sentir.

«Ils sont tellement détendus, rien ne les perturbe, a mentionné MacKinnon. Je peux comprendre pour quelles raisons Jarome a été capitaine des Flames de Calgary pendant plusieurs années. Il a tout vécu dans le hockey. C'est la même chose pour Daniel. Ce sont des hommes authentiques et de bonnes personnes. Nous avions besoin de vétérans comme eux.»