Le défenseur Magnus Nygren n'a plus de contrat en Suède, il n'a pas vraiment envie d'un nouvel essai chez les Bulldogs de Hamilton, et les Jarred Tinordi, Nathan Beaulieu et Greg Pateryn lui barrent la route de Montréal.

Oh! Et on lui prête l'intention de réclamer une transaction si le Tricolore ne lui fait pas une place au début d'octobre.

Bref, le Suédois de 24 ans se retrouve dans une drôle de situation, une espèce de triangle des Bermudes dont seules des performances éclatantes au camp d'entraînement pourront le libérer.

«Je dois croire en moi-même, a mentionné Nygren. Je sais que la route sera longue et qu'il y a plusieurs jeunes défenseurs qui cognent à la porte après avoir bien fait l'an dernier.

«En même temps, je suis extrêmement heureux d'être ici, j'y ai pensé tout l'été.»

À savoir s'il entendait toujours demander un échange dans l'éventualité où il ne méritait pas de poste, Nygren est resté évasif.

«Ça ne dépend pas de moi, a-t-il répondu. C'est l'équipe qui va décider de mon sort. Pour le moment, 100% de ma concentration est sur le moment présent. Si je n'avais pas cette attitude-là, je n'aurais pas d'affaire ici.»

Nygren a bien dû sentir, à la lumière de ses contacts avec Marc Bergevin, que ce dernier n'est pas ouvert à l'idée de travailler un fusil sur la tempe.

«Il n'y a aucun joueur qui va décider la façon dont on va gérer», nous a répondu le DG, plus tôt cet été, lorsqu'on l'a interrogé à ce sujet.

Or, la donne a quelque peu changé par rapport à l'an passé.

Nygren n'a plus de contrat avec le club de Färjestad et la seule entente qu'il a est celle qui le lie au Canadien pour une autre saison. Il n'a pas le gros bout du bâton.

«Dans son cas, soit il joue à Montréal, soit il joue à Hamilton», a indiqué Michel Therrien.

Des propos amplifiés?

La saison dernière, après seulement 16 matchs avec les Bulldogs, Nygren avait décidé de rentrer en Suède. Il avait récolté un but et huit points en plus d'amasser un différentiel de - 9. Mais c'est surtout à l'extérieur de la patinoire que les choses étaient pénibles. Des difficultés d'adaptation à son nouvel environnement l'ont incité à plier bagage.

«J'ai vécu des moments difficiles [à Hamilton] et la meilleure décision pour moi était de retourner en Suède et de retrouver le sourire, a indiqué Nygren. On joue toujours mieux quand on se sent bien à l'extérieur de la patinoire. Je ne sais pas si cela m'a éloigné de la LNH, il faudra voir durant le camp.

«Ç'avait été une décision prise conjointement avec l'équipe, a-t-il ajouté. Si on m'avait empêché de retourner en Suède, je m'y serais plié.»

Jusque-là, pas de problème. Ce n'était pas la première fois qu'un Européen décidait de quitter la Ligue américaine. Or, des propos cinglants que Nygren aurait tenus à l'égard de la ville de Hamilton - au sujet de sa violence et de sa pauvreté - ont commencé à circuler.

«Tout ce que j'ai dit, c'est que Hamilton ne me convenait pas, a-t-il précisé. Mais toutes sortes de rumeurs sont parties dans mon pays voulant que j'aie dit telle ou telle chose à propos de la ville.

«Je voyais cela sur Twitter, et franchement, je ne sais pas d'où ça venait parce que je n'ai pas dit un mot. Ç'a été difficile. J'ai reçu plusieurs courriels qui me traitaient de menteur.»

Tout un tir

Ce n'est peut-être pas une mauvaise idée que Nygren veuille rectifier le tir, car il n'est pas impossible qu'il doive de nouveau s'aligner avec les Bulldogs dans quelques semaines.

Mais en attendant, le défenseur droitier de 6' 1 et 193 livres aspire à se tailler un poste avec le Tricolore, car il n'a plus rien à gagner en restant en Suède. Un an après avoir remporté le trophée Borje Salming remis au meilleur défenseur de la Ligue de Suède, il a survolé la compétition en inscrivant 12 buts et 20 points en 25 matchs, l'an passé.

Nygren table sur un puissant tir pour générer de l'attaque. Lors d'un tournoi amical qui a confronté Färjestad aux Étoiles de la Ligue américaine, l'an dernier, Nygren a décoché 3 tirs de plus de 100 milles à l'heure, le dernier atteignant 104,6 mi/h.

Tout un plomb!