Qu'il soit appelé à évoluer au centre ou à demeurer à l'aile gauche ne change pas grand-chose pour Alex Galchenyuk.

«Ce qui importe le plus, c'est d'aider l'équipe et d'être le plus productif possible», a déclaré le jeune surdoué à l'occasion de la journée de tests physiques qui marquaient le début du camp d'entraînement du Canadien.

«Si j'ai été sélectionné si haut au repêchage, c'est parce que j'avais des aptitudes offensives.»

À l'aube de sa troisième saison dans la LNH, le troisième choix universel au repêchage de 2012 estime en effet que le temps est venu de s'imposer.

«C'est l'année où je veux passer à l'échelon suivant, affirme Galchenyuk. J'ai l'impression que mes deux premières saisons étaient semblables. J'ai beaucoup appris l'an dernier, oui, mais j'arrive avec une mentalité différente, cette année, et j'ai de grandes attentes envers moi-même.»

Afin de parvenir à ses fins, l'Américain s'est promis d'utiliser plus souvent son dangereux tir. C'est un refrain qu'il entend depuis ses jours avec le Sting de Sarnia. L'an dernier, il n'a enregistré qu'une moyenne de 1,7 tir par match.

Et plutôt que de s'appliquer à étoffer sa charpente durant l'été, le jeune attaquant - qui a perdu cinq livres par rapport à son dernier poids officiel de la saison dernière - préfère tabler sur sa vitesse d'exécution.

«Je n'ai que 20 ans et c'est difficile de se montrer plus fort que les vétérans de la ligue qui sont beaucoup plus gros. J'essaie de compenser en étant plus rapide.»

Un bon moment pour essayer

Le DG Marc Bergevin a confié plus tôt cette semaine que le camp d'entraînement démarrerait avec Galchenyuk au poste de centre. Le Canadien veut voir où il en est rendu dans son développement et s'il a suffisamment bien intégré les nombreuses subtilités de cette position pour se montrer utile dans ce rôle.

«Je suis à l'aise à l'aile, j'y ai beaucoup joué depuis deux ans, mais je veux quand même voir où j'en suis au centre, et le camp est un bon moment pour le vérifier», convient Galchenyuk.

«Dans la LNH, le poste de centre est bien différent de ce qu'il est dans le junior. Dans la LNH, il faut vraiment que tout clique pour que tu y connaisses du succès. Disons qu'il y a bien des choses que je faisais dans le junior que je n'essaierais pas ici!»

Galchenyuk n'a été employé au centre qu'une seule fois la saison dernière. Ça se passait le 5 novembre, face aux Blues de St. Louis, un soir où Michel Therrien avait décidé de laisser David Desharnais dans les gradins. Sa performance n'avait pas été reluisante, mais l'attaquant de 20 ans a raison de faire valoir qu'un match en demi-teinte ne suffit pas pour conclure qu'il est incapable de réussir au centre.

Il sait qu'il peut y arriver... et ses coéquipiers aussi.

«Chuckie a joué au centre avant, il connaît le métier, indique son ami Brendan Gallagher. Il y a de petites choses comme les mises en jeu... mais ça va venir. Il est tellement dangereux quand il transporte la rondelle, ce sera intéressant de le voir au milieu de la patinoire, où il peut aller dans les deux directions avec la rondelle, et de voir à quel point il peut être meilleur.

«Mais c'est aussi un excellent ailier gauche. Peu importe où il jouera, il sera un joueur important pour nous.»

Eller arrive détendu et serein

Mais voici: si Galchenyuk amorçait le camp sur les chapeaux de roues et s'imposait au centre - il est conscient que c'est là que la direction le voit à long terme -, cela forcerait le Canadien à déplacer l'un des centres actuels.

Soit, on traversera le pont une fois rendu à la rivière. Mais Lars Eller est déterminé à s'arranger pour qu'il ne soit pas perçu comme une option à l'aile.

«La compétition à l'interne est toujours saine, car elle donne plus d'options à l'équipe, a d'abord reconnu le grand Danois. Mais je sais par expérience que les choses ont le don de changer rapidement dans notre milieu.

«Mais à mon avis, a-t-il plus tard ajouté, cette porte-là est fermée. Il n'y a que les journalistes qui m'en parlent. Je me vois comme un joueur de centre et je crois que la direction pense la même chose.»

Eller revient de son été requinqué par d'excellentes séries éliminatoires et un nouveau contrat de quatre ans qui le met dans un excellent état d'esprit.

«Je ne me suis jamais senti aussi détendu, a-t-il confié. Ça fait du bien d'avoir conclu cette entente de quatre ans et de sentir que j'ai la confiance de mes patrons.

«Lorsqu'il est question d'un contrat de quatre ans, la direction essaie de voir le portrait d'ensemble et d'avoir une vision à plus long terme, au lieu de s'attarder à une saison ou une série éliminatoire, mais ça n'a pas dû nuire que je joue mon meilleur hockey au moment où ça comptait le plus.»

Photo Alain Roberge, La Presse

Lars Eller est déterminé à s'arranger pour qu'il ne soit pas perçu comme une option à l'aile.