C'est en laissant partir Brian Gionta le 1er juillet et en échangeant le défenseur Josh Gorges que le DG Marc Bergevin en est venu, de concert avec l'entraîneur-chef Michel Therrien, à prendre la décision d'y aller cette saison sans capitaine et avec quatre adjoints.

«Ce sera une année de transition en ce sens que le départ de Gionta et Gorges crée un vide, et ce sera une première occasion pour nos jeunes de faire valoir leur leadership», a reconnu Bergevin à l'occasion du tournoi de golf annuel.

Aux yeux de ce dernier, laisser partir deux voix influentes au sein de l'équipe a constitué une décision difficile, mais nécessaire.

«Personne ne joue pour toujours, a rappelé Bergevin. Il faut toujours améliorer l'équipe en tentant de se rajeunir, et j'estimais que c'était là que notre équipe était rendue.»

Mais le Canadien n'était pas prêt pour autant à donner le C à son plus haut salarié ou encore à son meilleur buteur. Bergevin estime que le poste de capitaine - surtout dans un marché comme Montréal - représente de bien grands patins à chausser. Aussi était-il judicieux d'y aller progressivement avec les plus jeunes leaders afin qu'ils s'adaptent à leurs nouvelles responsabilités.

«Autant avec P.K. qu'avec Max, on leur confie de nouvelles responsabilités et on va voir comment ils vont réagir, a-t-il expliqué. Avoir un A sur son chandail, c'est un honneur. Je l'ai eu deux fois au cours de ma carrière (à Tampa et à St. Louis) et ça signifie que d'autres joueurs vont vous regarder et prendre exemple sur vous.»

Price n'est pas en reste

À de multiples reprises, Bergevin a rappelé que Carey Price faisait lui aussi partie des leaders de l'équipe et que seul le règlement de la LNH interdisant à une équipe de nommer un gardien capitaine ou adjoint l'empêchait de le souligner de façon officielle.

«Nous nous sommes parlé samedi, je lui ai expliqué la situation et je lui ai dit qu'il faisait partie de ce groupe-là, a tenu à préciser Bergevin. C'est un joueur très important pour notre organisation qui mène par l'exemple. Il ne parle pas beaucoup, mais lorsqu'il parle, on l'écoute.»

Price en est un qui a vécu sous toutes ses coutures les aléas d'un joueur-clé à Montréal. Son expérience et sa maturité rejaillissent aujourd'hui et font de lui un joueur sur lequel tout le groupe peut miser.

«Parfois, des joueurs font un pas en arrière avant d'en faire deux en avant. À ma première saison à Montréal, Carey avait eu des difficultés en fin de saison. Mais l'enjeu n'est pas de tomber ou non, c'est de savoir comment on va se relever. Or, il s'est relevé et il s'est responsabilisé afin d'être meilleur, et il l'a fait. Je suis sûr que Stéphane Waite a aidé mais, en tant que groupe, on estime que Carey a fait d'immenses progrès.»

«Brodeur n'a jamais été un "fit"»

Bergevin espère que le choix de quatre assistants-capitaines ne deviendra pas une source de distraction autour de l'équipe. Ce qui l'aurait été encore davantage, c'est si les rumeurs voulant qu'il cherchait à attirer Martin Brodeur à Montréal s'étaient avérées fondées.

«On a déjà trois gardiens, on ne peut pas en avoir quatre», a lâché le DG à ce sujet.

«Ce que je peux dire, c'est que, chaque été, on regarde la liste des joueurs autonomes sans compensation en évaluant nos besoins, a-t-il plus tard ajouté en anglais. Hier comme aujourd'hui, d'aucune manière je ne peux penser à Martin Brodeur en pensant qu'il puisse être un bon "fit". Il y a beaucoup de choses qui auraient dû se passer pour qu'il le devienne.

«En seulement six matchs de séries, Dustin Tokarski a ouvert des yeux à bien du monde - y compris au sein de l'organisation - et il contribue à faire de la position de gardien une force au sein de notre équipe.»

Bouillon en police d'assurance

Le virage jeunesse que reflète la nomination de Subban et Pacioretty comme assistants-capitaines risque de se vérifier également en défense alors que Jarred Tinordi et Nathan Beaulieu auront toutes les chances d'obtenir un poste régulier. Mais Bergevin reconnaît du même coup que Francis Bouillon, qui a reçu une invitation au camp d'entraînement, pourrait très bien revenir en tant que police d'assurance.

«Je le dis toujours, on n'a jamais assez de défenseurs. L'an passé, Beaulieu s'était blessé dès le début du camp. On va voir comment les choses vont se dérouler et on va prendre une décision à la fin du camp. Mais c'est important d'avoir toujours plusieurs défenseurs capables d'aider l'organisation, et Francis en fait partie.

«C'est une bonne personne, il veut encore jouer et il a démontré à la fin de la saison dernière qu'il lui restait du gaz dans le réservoir. Nous avons des jeunes qui poussent et nous voulons leur donner la chance de se tailler une place mais, au bout du compte, Frankie sera une option pour nous en fonction de ce qu'on verra au camp.»