Cédric Paquette a goûté à la Ligue nationale pendant six matchs la saison dernière. L'attaquant québécois met les bouchées doubles pour que son rêve se poursuive à l'automne.

Au menu de Paquette cet été: cinq entraînements par semaine en gymnase, trois séances hebdomadaires sur la patinoire, sans compter des cours occasionnels de patinage de puissance (power skating).

Il y a le rêve de revenir dans la LNH, mais il y a plus. En juillet, il a dû faire l'impasse sur le camp de développement du Lightning de Tampa Bay en raison d'une mystérieuse maladie. «Les mêmes symptômes qu'une pneumonie, sans en être une, a expliqué Paquette à La Presse, hier. J'ai été au lit pendant six jours, fiévreux.»

Paquette pourra se reprendre devant l'état-major du Lightning à compter de septembre pendant le camp des recrues. Un camp qui l'enverra à Nashville, où les espoirs du Lightning affronteront ceux des Predators, des Panthers de la Floride et des Bruins de Boston.

Son stage de six matchs avec le grand club lui a certainement flatté l'ego, mais sans lui faire croire que sa place est assurée dans la LNH.

«Je vais essayer d'être un leader pour les nouveaux qui arrivent, mais aussi montrer que je peux dominer parmi les recrues, explique-t-il. Avec l'expérience que j'ai vécue, je vais arriver là en confiance. Mais je vais faire comme si j'étais un nouveau, je vais tout donner pour montrer que ce n'était pas un "adon" qu'on m'ait rappelé.»

Ce camp sera aussi l'occasion pour Paquette de changer le sujet des conversations qui le concernent. Car tant qu'il n'aura pas remis le pied sur la patinoire, il sera difficile d'éviter le sujet des dernières séries éliminatoires.

Paquette a patiné au sein d'un quatrième trio plutôt efficace au premier tour contre le Canadien. L'attaquant de 21 ans a même obtenu deux aides et il avait gagné la confiance de son entraîneur au point où il était sur la patinoire avec moins de 2 minutes et demie à jouer en troisième période dans un match à égalité 3-3, alors que son équipe risquait l'élimination.

Mais voilà qu'à l'issue d'une empoignade, il a écopé d'une pénalité; pendant celle-ci, Max Pacioretty a inscrit le but gagnant de la série.

Paquette avait la mine basse après le match, mais ils ont été plusieurs à le consoler. «Les plus vieux sont venus me voir. Eric Brewer a vraiment été gentil, il m'a parlé de 5 à 10 minutes et m'a raconté que ça lui était arrivé en début de carrière. (L'entraîneur-chef) Jon Cooper est venu me dire qu'il n'y a rien là. Et (le directeur général) Steve Yzerman a pris cinq minutes pour me dire que j'avais bien joué et de ne pas avoir la tête entre les deux jambes.»

Cooper avait également pris la défense de son joueur recrue devant les médias. «Il jouera longtemps dans cette ligue», avait-il dit, tout en le déresponsabilisant.

«Ça a fait du bien de voir qu'il a pris mon bord, je vois qu'il m'aime bien, ajoute Paquette. Après coup, quand tu y repenses, c'est un jeu d'erreur et ça s'est passé vite. Je me concentre maintenant sur le prochain camp.»