La nouvelle est pratiquement passée inaperçue au début de l'été. Sur le site de la Fédération internationale de hockey sur glace, un article sans amour - de huit petits paragraphes - rapporte qu'Alex Kovalev aurait dit à une station de télévision suisse qu'il prenait sa retraite du hockey.

Les médias nord-américains reprennent cette dépêche un peu partout, mais c'est le silence radio du côté de Kovalev. Les demandes d'entrevue auprès de sa fondation sont refusées.

Mais c'est bel et bien la retraite. À 41 ans, après 1316 matchs dans la Ligue nationale, après des passages à Moscou, Togliatti et Kazan, après une dernière saison en deuxième division suisse, l'Artiste ne se produira plus sur les patinoires.

«J'aurais aimé jouer jusqu'à 50 ans, comme je le répétais souvent. Mais mes blessures m'en empêchent. Je dois arrêter», a expliqué Kovalev, rencontré hier en marge du tournoi de golf de sa fondation qui vient en aide aux enfants atteints de maladies cardiaques.

Ces blessures, c'était un peu de tout. «Neuf opérations aux genoux», dit-il, presque fièrement.

«La pire chose, c'est de regarder jouer les autres en attendant ta chance, pendant une blessure. Je ne suis plus jeune, je ne me rétablis plus aussi rapidement. Et je dois aider mes enfants à trouver leur voie, que ce soit en sport ou non. Je veux passer du temps avec eux.»

Serein malgré tout

C'est avec le HC Viège que Kovalev aura donné ses derniers coups de patin. En 42 matchs à sa dernière saison, le Russe a inscrit 22 buts et 30 aides, décrochant le 6e rang des marqueurs de la ligue. Il a ajouté 15 points en 11 matchs éliminatoires et a aidé l'équipe à remporter le championnat de la Ligue nationale B.

«Ça faisait longtemps que je n'avais pas été dans un endroit où les gens respectent ton style, affirme-t-il, avec un brin d'amertume. Ils savaient que s'ils me laissaient jouer à ma façon, j'aiderais l'équipe à gagner un championnat, et c'est ce qui est arrivé. Je sais que ce n'est pas au même niveau, mais j'ai aidé les gars à se développer, à apprendre comment se joue le hockey. J'ai commencé ma carrière avec la Coupe Stanley et je l'ai finie avec un championnat. Il n'y a rien de mal à ça!»

De sa carrière dans la Ligue nationale, il conserve de bons souvenirs, malgré une saison d'agonie avec les Panthers de la Floride en 2013, saison au cours de laquelle il n'a joué que 14 matchs.

«New York, c'était les débuts, c'est là que j'ai gagné ma seule Coupe Stanley. À Pittsburgh, on m'a laissé jouer, on ne m'a pas mis de menottes. J'ai prouvé quel genre de joueur j'étais. Les gens disaient que je marquais 30 buts parce que je jouais avec Mario Lemieux et Jaromir Jagr, mais on avait notre propre trio avec Martin Straka et Robert Lang! Et à Montréal, ce que je retiens, c'est l'interaction avec les partisans.»

Futur entraîneur

Pour l'heure, Kovalev ignore ce que l'avenir lui réserve. Il entend prendre le golf plus au sérieux en suivant des cours. «Je pourrais devenir professionnel! dit-il, sourire en coin. Il est un peu trop tard, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver.»

L'ancien numéro 27 passera l'année dans la région de New York, où il aimerait diriger l'équipe de hockey mineur de son fils de 10 ans. Et malgré le bas âge de ses futurs joueurs, il entend faire son travail dans un environnement sérieux.

«Plusieurs enfants sont seulement là pour s'amuser, mais moi, je n'ai pas été élevé comme ça. Tu dois vouloir apprendre. Tu ne peux pas juste avoir du plaisir. Le plaisir va venir avec le succès. Si tu perds 10-0, où est le plaisir?»

Kovalev n'a jamais été reconnu pour sa retenue, et ce n'est visiblement pas à la retraite que ça va changer.