Carey Price reviendra à Montréal dans les prochaines semaines, avec le camp préparatoire qui pointe à l'horizon à la mi-septembre. Mais avant de quitter ses terres, il tenait à ne pas oublier les siens.

Price s'est associé au Club des petits déjeuners afin de lancer des programmes dans deux écoles de son village natal d'Anahim Lake, une communauté d'à peine 1000 âmes isolée au beau milieu de la Colombie-Britannique et que n'ont pas épargnée les problèmes sociaux.

À compter de septembre, le programme viendra en aide à une cinquantaine d'élèves de l'Anahim Lake Elem-Jr-Secondary School et de l'Ulkatcho First Nation's Nagwuntl'oo School. Dans ce coin de pays reculé, les chiffres sont évidemment modestes, mais la problématique demeure entière.

«Je me souviens que des enfants venaient à l'école sans lunch, raconte Price, en entrevue téléphonique depuis son village d'enfance. À l'époque, un directeur d'école très généreux ouvrait la cafétéria aux enfants qui n'avaient pas les ressources nécessaires.»

Ce sont environ 10 000 déjeuners qui pourraient ainsi être servis chaque année à une population qui en a bien besoin.

«Avec la chute de l'industrie du bois depuis une dizaine d'années, le village a traversé une période difficile sur le plan économique. Et ce n'est pas vrai seulement chez moi, mais dans plusieurs communautés autochtones du Canada. Les jeunes affrontent beaucoup d'adversité. Mais l'avenir est bon et c'est bien d'y contribuer.»

Price n'a pas seulement pensé à son village. Selon Josée Desjardins, directrice du Club des petits déjeuners pour l'ouest du Canada, le gardien du Tricolore a également demandé d'en savoir plus sur les besoins de Williams Lake, la principale ville de la région, située à 300 km d'Anahim Lake. C'est vers cette ville que Price prenait l'avion avec son père pour jouer son hockey mineur jusqu'à l'âge de 15 ans.

«Anahim Lake est un point de départ, mais j'aimerais bâtir une relation avec le Club», explique-t-il.

«En plus du déjeuner chaque matin, ces jeunes voient leur modèle, ils comprennent qu'il redonne à la communauté et ils voient qu'il faut croire en ses rêves», ajoute Mme Desjardins.

Au travail

Price a beau passer l'été à 5000 km de Montréal, il n'échappe pas pour autant aux questions de hockey, d'autant qu'elles sont nombreuses dans l'entourage du Canadien.

D'abord, son genou droit. Son entorse subie en finale de l'Association de l'Est, après une collision avec l'attaquant des Rangers Chris Kreider, a bien guéri. Le numéro 31 vient de reprendre l'entraînement sur glace à Kelowna, en Colombie-Britannique. «Deux semaines plus tard qu'à mon habitude», admet-il.

Mais c'était aussi, pour lui, une saison 2013-2014 qui a pris fin à la mi-mai et au cours de laquelle il a disputé 76 matchs, sans compter les rencontres préparatoires.

«Il y avait encore de la fatigue générale, explique-t-il au sujet de son été. Avec les séries et les Jeux olympiques, ç'a été une assez longue saison.»

Il se dit en paix avec la façon dont sa saison a pris fin, impuissant devant les difficultés qu'ont dû affronter ses coéquipiers devant les Rangers. «Il n'y a pas grand-chose que tu puisses faire, sauf penser à la prochaine saison.»

Prudent

À l'instar des autres membres de son équipe, Price s'est assuré de ne pas faire de vagues au sujet de la délicate question du prochain capitaine. Question qu'il juge d'ailleurs amplifiée dans le monde extérieur au Canadien.

«J'ai toujours vu le capitanat comme quelque chose de surtout symbolique, affirme Price. Je crois fermement qu'on n'a pas besoin d'une lettre sur son chandail pour être un meneur dans le vestiaire. D'ailleurs, il faut que le leadership soit assuré par plus que trois ou quatre gars pour que le bateau soit poussé dans la bonne direction.»

Si ce débat a cours aujourd'hui, c'est parce que non seulement l'ancien capitaine Brian Gionta a quitté le CH, mais aussi celui qui aurait pu lui succéder, Josh Gorges.

«J'ai perdu deux bons amis et j'étais très proche de Josh, rappelle-t-il. Ça fait partie de notre métier. On doit passer à autre chose.»

«Autre chose», ça commencera le 23 septembre, avec le tout premier match préparatoire du Canadien.