Trevor Timmins l'a répété au dernier repêchage: il faudra être patient et laisser à Michael McCarron le temps de se développer. On en a eu une autre preuve, hier.

L'équipe nationale junior des États-Unis a réduit ses effectifs de 15 joueurs à son camp de développement, et le premier choix du Canadien en 2013 a fait partie des joueurs retranchés.

«Il était déçu, comme tous les joueurs retranchés», a reconnu le directeur général de l'équipe américaine, Jim Johannson. McCarron n'a pu être joint par La Presse.

«Il doit améliorer certains aspects de son jeu. Je ne veux pas entrer dans les détails, mais il sait lesquels, a ajouté Johannson. De plus, pour un gars de sa grosseur, c'est un peu plus difficile dans le contexte d'un camp d'été, car c'est plus long avant qu'il retrouve ses jambes. Malheureusement pour lui, les décisions viennent après quatre jours seulement.»

McCarron ne faisait pas exactement tourner les têtes au camp de l'équipe américaine, à Lake Placid. Rencontré après un match intra-équipe au cours duquel il a été assez discret, le costaud ailier droit de 6'5 connaissait déjà les aspects sur lesquels il devra travailler.

«Les entraîneurs m'ont dit que je dois être plus rapide sur la rondelle, a-t-il expliqué le week-end dernier. Je dois presser le rythme davantage et gagner les batailles 50-50 pour la rondelle pour créer de l'espace.»

McCarron n'est pas encore officiellement exclu de sa sélection nationale en vue du Mondial junior de l'hiver prochain. Mais il devra dominer à son retour avec les Knights de London.

«Rien n'est décidé. C'étaient quatre jours sur une longue période d'évaluation, rappelle Johannson. Certains joueurs pourraient revenir, et des joueurs qu'on a gardés pourraient ne pas être sélectionnés. En décembre, on va inviter les 28 meilleurs joueurs à notre camp final.»

Quand le deuxième dépasse le premier



En parallèle à l'équipe américaine, la Suède tient également un camp de développement à Lake Placid. Et pendant que McCarron s'éloigne d'une première présence au Mondial junior, Jacob De La Rose, repêché neuf rangs derrière McCarron au deuxième tour en 2013, vise une troisième présence au tournoi.

Dans son cas, le «C» du capitaine l'attend s'il représente la Suède dans quatre mois, a confirmé l'entraîneur-chef de l'équipe, Rikard Gronborg.

«C'est un homme, maintenant. Il a progressé sur la glace, mais aussi hors glace. Il est LE meneur de ce groupe d'âge. Il a décidé qu'il voulait devenir un joueur de hockey», soutient Gronborg.

En fait, le doute sur la présence du grand attaquant au Mondial junior repose surtout sur la décision que prendra le Canadien à son sujet. Marc Bergevin a mentionné De La Rose, le mois dernier, quand il a évoqué les candidats à un poste d'ailier chez le Tricolore au camp. Et s'il ne se taille pas une place, il progressera plutôt dans la Ligue américaine, à Hamilton.

Gronborg prêche peut-être pour sa paroisse, mais il croit que De La Rose peut encore apprendre, même s'il a déjà participé à deux tournois du genre.

«Il n'a jamais disputé de tournoi au Canada, donc ce sera une expérience différente. Ce sera difficile, explique-t-il. Il sera le capitaine de l'équipe, c'est lui qui va tenir le groupe soudé. S'il participe au tournoi, le Canadien obtiendra un meilleur joueur, comme ce fut le cas pour les Hurricanes avec Elias Lindholm l'an passé.»

On s'en doutait depuis quelques mois, mais il semble plus évident que jamais que le deuxième choix du Canadien l'an passé a doublé le premier choix dans sa courbe de développement.