C'est l'histoire de deux amis qui partagent quelques points en commun. Des points communs hors du commun.

L'un est devenu en 2011 le deuxième joueur de l'histoire de la Ligue junior de l'Ontario à recevoir le statut de joueur exceptionnel lui permettant de jouer dans le circuit à l'âge de 15 ans. L'autre est devenu le troisième joueur avec ce statut, un an plus tard.

L'un a été choisi au tout premier rang au repêchage de juin dernier. L'autre pourrait fort bien être premier de classe en 2015, à moins que l'Américain Jack Eichel ne connaisse une saison phénoménale.

Bref, quand Connor McDavid passera la saison à se faire demander s'il ressent la pression du futur premier, il pourra se tourner vers son ami Aaron Ekblad pour obtenir conseil. Les deux jeunes hommes ont commencé à s'affronter dans les rangs pee-wee, l'ont encore fait la saison dernière en Ontario, mais sont néanmoins très près l'un de l'autre.

Et cette semaine, ils participent ensemble au camp de développement d'Équipe Canada junior à Brossard, en vue du Championnat du monde de décembre prochain.

«Je le texte souvent pour lui demander: que faisais-tu dans tel ou tel cas? Je ne sais pas s'il est vraiment heureux de recevoir autant de messages, mais il est bon pour répondre! C'est un bon gars, un bon ami, un bon joueur», raconte McDavid au sujet d'Ekblad.

«Je suis chanceux, il a toujours été avant moi, donc ça me fait une voie à suivre».

Un prodige

Après deux ans avec les Otters d'Erie, McDavid a prouvé qu'il méritait pleinement son statut de joueur d'exception.

Après une campagne recrue de 66 points en 63 matchs, il en a remis la saison dernière avec 99 points en 56 rencontres, assez pour prendre le 4e rang de la ligue... derrière trois joueurs de 20 ans.

S'il est choisi pour représenter le Canada l'hiver prochain, il arrivera donc au repêchage avec deux Championnats du monde des moins de 20 ans derrière la cravate. Bref, tous les signes pointent en direction du 1er rang de l'encan 2015.

«Il vit bien avec la pression, il n'aurait pas eu le statut exceptionnel s'il n'était pas fort mentalement, estime Ekblad. Il fait les choses de la bonne façon et je ne m'inquiète pas pour lui avec la pression. Il appuie tout ce qu'il dit avec ses gestes.»

Et il n'excelle pas seulement sur la patinoire. Son rendement sur les bancs d'école lui a valu le trophée Bobby Smith, remis au joueur qui combine les succès sportifs et scolaires.

Perfectionniste

En étudiant les statistiques de McDavid dans les rangs juniors, on comprend vite qu'on a affaire à un habile fabricant de jeu.

Depuis ses débuts en Ligue de l'Ontario, il totalise 112 passes en 119 matchs. Parmi ses faits d'armes, on note une séquence - du 5 octobre au 2 novembre 2013 - de 11 matchs de suite avec au moins une mention d'aide. Il a orchestré 21 buts au cours de cette séquence. Il a aussi connu deux matchs de suite de quatre mentions d'aide.

«Je suis surtout un fabricant de jeu, reconnaît-il. Je pense à la passe en premier, ce qui est correct, mais pour jouer au prochain niveau, tu dois aussi être capable de tirer, de marquer de l'extérieur de l'enclave. C'est la prochaine chose à mon agenda.»

Visiblement, Ekblad n'exagérait pas quand il parlait de la force mentale de son ami...

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Connor McDavid

Si le repêchage était à refaire...

Tous les chemins peuvent mener au Championnat du monde junior, mais en général, le fait d'être repêché tôt ne nuit pas.

Parmi les joueurs invités au camp de développement d'Équipe Canada cette semaine à Brossard, on compte 32 joueurs réclamés dans les deux premières rondes. De plus, 35 des 39 joueurs repêchés l'ont été dans le top 100 de leur année, que ce soit en 2013 ou en 2014.

Parmi les quelques oiseaux rares des rondes tardives, mentionnons un espoir du Canadien, Jérémy Grégoire, un très humble 176e choix l'an dernier, à la conclusion de l'avant-dernier tour.

Mais voilà que la carrière de Grégoire a pris un tournant cette saison. Sa production offensive a explosé: elle est passée de 32 points en 2012-2013 à 69 points la saison dernière. En séries, le jeune homme de 18 ans a ajouté 23 points en 22 sorties, et a mené son équipe à la finale de la LHJMQ, que les Foreurs de Val-d'Or ont remportée en sept matchs.

«Le repêchage, c'est un portrait à une date fixe, rappelle Grégoire. Comme je le dis souvent, si on refaisait le repêchage, je ne sortirais pas nécessairement au sixième tour. Mais ce n'est pas ça le but, c'est de me prouver à moi-même que je suis capable et que j'ai ma place.»

Encore plus loin

La palme du joueur repêché le plus tardivement cette semaine revient toutefois à Greg Chase, dont le nom a été prononcé au 188e rang par les Oilers d'Edmonton, toujours en 2013. Dans son cas, sa production offensive est passée de 49 à 85 points la saison dernière.

Y a-t-il une petite fierté d'être invité au camp en tant que joueur du dernier tour?

«Ça montre que le repêchage, ça ne veut pas tout dire, explique Chase, neveu de Kelly Chase, ancien homme fort des Blues de St. Louis et des Whalers de Hartford. Plusieurs joueurs sont dans la LNH sans avoir été repêchés au premier ou au deuxième tour; d'autres qui ont été repêchés tôt ne s'y rendent pas. Tout dépend du développement. Mais je suis heureux, j'ai un nouveau départ ici avec Hockey Canada.»

Il est encore beaucoup trop tôt pour affirmer que le Canadien a réalisé un vol en sélectionnant Grégoire ou que les Oilers en ont fait autant avec Chase. Mais pour une première année de développement, c'est réussi.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Jérémy Grégoire a connu une progression exceptionnelle. En 2012-2013, il avait récolté 32 points. Après avoir été repêché par le Canadien, sa production est passée à 69 points. 

Les invités de Hockey Canada

Les joueurs présents au camp d'évaluation, selon leur ronde de repêchage

20 choix de 1re ronde

12 choix de 2e ronde

3 choix de 3e ronde

2 choix de 4e ronde

1 choix de 6e ronde

1 choix de 7e ronde

1 joueur non repêché

Une expérience au Centre Bell

Connor McDavid vient de Newmarket, en banlieue de Toronto, et a grandi en tant que partisan des Maple Leafs. Ça ne l'empêche pas de rêver au Centre Bell, là où le Canada disputera ses matchs du tour préliminaire, en décembre prochain. C'est que McDavid a assisté au sixième match de la série Bruins-Canadien, en mai - un gain de 4-0 du CH qui a forcé la tenue d'une septième rencontre. McDavid se souvient de l'ambiance, même de Ginette Reno («J'ai oublié le nom de la chanteuse, mais c'était incroyable»). «Maintenant que je sais que je pourrais jouer ici dans quelques mois, en blanc et rouge, c'est dur de ne pas rêvasser. De telles expériences, ça te montre ce que tu pourrais vivre plus tard.»

Début de camp sur les chapeaux de roues

Connor McDavid vient de Newmarket, en banlieue de Toronto, et a grandi en tant que partisan des Maple Leafs. Ça ne l'empêche pas de rêver au Centre Bell, là où le Canada disputera ses matchs du tour préliminaire, en décembre prochain. C'est que McDavid a assisté au sixième match de la série Bruins-Canadien, en mai - un gain de 4-0 du CH qui a forcé la tenue d'une septième rencontre. McDavid se souvient de l'ambiance, même de Ginette Reno («J'ai oublié le nom de la chanteuse, mais c'était incroyable»). «Maintenant que je sais que je pourrais jouer ici dans quelques mois, en blanc et rouge, c'est dur de ne pas rêvasser. De telles expériences, ça te montre ce que tu pourrais vivre plus tard.»