C'est fou ce qu'une année peut faire dans la vie d'un hockeyeur de 19 ans. Prenez le cas d'Anthony Mantha.

Il y a tout juste un an, il rentrait du camp de développement des Red Wings de Detroit sans grand espoir de se tailler une place dans l'équipe. Il venait d'être repêché au 20e rang. Personne ne le voyait imiter Nathan MacKinnon et faire le saut directement dans la LNH. Il retournerait plutôt avec les Foreurs de Val-d'Or pour une année de plus chez les juniors.

Une saison de 120 points en 57 matchs et le titre de joueur de l'année dans le hockey junior canadien plus tard, voilà que tout a changé.

Hier, Anthony Mantha est rentré de Detroit avec le profond sentiment que cette année, tout est possible. «On m'a laissé entendre que la porte était ouverte», a noté le Longueuillois tout juste revenu du camp de développement des Red Wings.

«L'année dernière, j'étais allé au camp de développement plus pour apprendre des plus vieux. Là, j'étais un des leaders. C'était un peu différent», note-t-il.

Le grand attaquant de 6 pi 5 po suscite l'engouement à Detroit. «Ce qu'il a accompli cette saison est unique, ça ne s'est jamais produit avant dans notre organisation, note le responsable du développement des joueurs pour les Red Wings, Jiri Fischer. D'avoir à notre camp le joueur de l'année dans la Ligue canadienne de hockey est tout un honneur.»

Mantha estime que le camp de développement «s'est super bien déroulé». «Ils nous ont surtout aidés à assimiler le style de jeu de l'équipe, dit-il. Ça va nous servir au camp de la rentrée et pour les matchs hors-concours.»

La porte est ouverte, donc, pour que Mantha fasse son entrée dans la LNH. Mais il lui faudra encore faire ses preuves au camp d'entraînement. «Il sera mis dans une situation propice pour faire sa place dans l'équipe. Mais ça va dépendre de ses performances, affirme Fischer. Disons qu'il a obtenu le droit d'avoir une bonne chance.»

Une année à «brûler la ligue» dans le junior n'est pas suffisante pour mériter une place chez les Red Wings. L'entraîneur-chef Mike Babcock l'avait dit sans détour lorsqu'il était allé à Val-d'Or, le printemps dernier, pour voir l'espoir jouer: «C'est du hockey d'enfants, alors c'est difficile d'évaluer.»

Mantha devra maintenant faire sa place parmi les hommes. Cet été, il va s'entraîner en gymnase et espère prendre du muscle. Il pèse déjà 205 livres. À Detroit, les amateurs l'attendent impatiemment. Ils voient en lui le grand attaquant talentueux qui leur fait cruellement défaut. Reste à voir si Anthony Mantha sera leur homme.