C'est comme si le deuxième jour du marché des joueurs autonomes s'était résumé à un seul nom pour les partisans du Canadien: Radim Vrbata.

L'ancien ailier droit des Coyotes de l'Arizona était considéré comme le meilleur attaquant encore disponible, mais il a préféré l'offre des Canucks de Vancouver à celle d'une demi-douzaine d'autres équipes.

Selon le Vancouver Province, le Canadien, les Bruins de Boston et les Devils du New Jersey étaient aussi dans la course. Les Coyotes ont aussi tenté de demeurer dans le coup avec le franc-tireur qui, au prorata d'une saison de 82 matchs, leur a offert une moyenne de 29 buts et 61 points lors des 3 dernières saisons.

C'est donc dire que chez le Tricolore, Thomas Vanek et Brian Gionta n'ont été remplacés jusqu'à maintenant que par Pierre-Alexandre Parenteau et que le besoin à court terme d'un ailier productif demeure bien réel.

Or, maintenant que Vrbata n'est plus sur le marché, les options susceptibles de vraiment améliorer l'équipe à l'aile s'amenuisent drôlement. L'équipe a-t-elle quoi que ce soit à gagner en recrutant un marqueur de second rang comme Dustin Penner, Lee Stempniak ou Devin Setoguchi?

«Je suis à l'aise avec l'idée, si jamais l'on n'embauche personne d'autre, de nous tourner vers un jeune pour remplir un rôle», disait d'ailleurs Marc Bergevin, mardi, en faisant allusion au nouveau venu Jiri Sekac de même qu'aux espoirs Jacob de la Rose et Sven Andrighetto.

Sekac devra être considéré sérieusement

Le Tchèque Jiri Sekac, qui a quitté le désormais défunt Lev Praha de la KHL pour se joindre au Canadien, avait la cote auprès d'une bonne douzaine d'équipes intéressées à ses services. Son salaire est maximisé à 925 000 $, mais 425 000 $ en bonis s'ajouteront s'il atteint certains objectifs. On peut croire que l'ailier de 22 ans, que le Tricolore liste aujourd'hui à 6'2 et 195 lb, part avec une longueur d'avance... en autant que la formation demeure intacte.

Mais au sein de la direction, on croyait la saison dernière que Jacob de la Rose était l'espoir de l'organisation le plus proche de la Ligue nationale en dépit de ses 19 ans. Il a un gabarit et des intuitions défensives dignes de la LNH. Il est acquis qu'il s'en vient en Amérique cet automne, que ce soit pour jouer à Montréal ou bien à Hamilton, et il sera surveillé de près au camp de perfectionnement de l'organisation, la semaine prochaine.

Quant à Sven Andrighetto, il a drôlement progressé durant sa première saison dans la Ligue américaine. Il a de la rapidité et ses habiletés au-dessus de la moyenne devraient lui permettre de réussir. Or, compte tenu de son petit gabarit, il doit encore développer des manières de remporter ses batailles à un contre un. Même s'il est d'abord et avant tout un ailier, les Bulldogs de Hamilton l'ont passablement utilisé au centre en cours de saison, et on nous dit qu'il a démontré au centre une attention défensive qu'il ne démontrait pas autant à l'aile. En attaque, ses statistiques seraient encore meilleures s'il était parvenu à convertir plus de chances de marquer.

À moins d'une énorme surprise, ce sont ces trois jeunes attaquants qui seront le plus susceptibles de mêler les cartes cet automne.

Il ne faut donc pas compter sur l'écoulement naturel du temps pour libérer des postes pour des jeunes. Sur les 13 attaquants du Canadien qui seront vraisemblablement là la saison prochaine, seul Manny Malhotra - qui écoulera un contrat d'une saison au centre du quatrième trio - verra son contrat prendre fin à la fin de la prochaine campagne. On peut certes concevoir que l'avenir à long terme de Rene Bourque ou de Travis Moen soit incertain, et des échanges sont toujours possibles, mais il n'y a aucune garantie de ce côté.

Donc pour l'heure, le timing de faire de la place à un espoir - fût-ce dans un rôle limité - semble intéressant. En autant, bien sûr, que l'un d'eux se montre prêt pour la Ligue nationale.

Bilan positif

Même s'il a fait chou blanc dans le dossier Vrbata, Bergevin a connu un début de semaine pour le moins intéressant. L'acquisition de Parenteau en retour de Daniel Brière était très habile. Il a échangé un joueur de centre contraint à jouer un rôle qui ne lui convenait pas en retour d'un ailier qui aidera à compenser la perte de Vanek et Gionta.

Du coup, l'arrivée de Malhotra pour assumer des responsabilités défensives et prendre des mises en jeu importantes cadrera beaucoup mieux avec le profil d'un centre de quatrième trio.

En défense, le DG ne pouvait pas faire d'omelettes sans casser d'oeufs. Aussi faut-il faire abstraction du côté relations humaines dans le dossier Josh Gorges pour réaliser que le Canadien a économisé un million en le remplaçant par le droitier Tom Gilbert. Il s'est assuré par le fait même que tous ses défenseurs puissent désormais jouer de leur côté naturel et il s'est doté d'un défenseur capable d'évoluer en avantage numérique, ce que ni Gorges, ni Alexei Emelin, ni Francis Bouillon n'ont pu faire de façon efficace l'an dernier.

Certes, Gilbert n'accomplira jamais le boulot de Gorges. Mais pour une fraction du prix, c'est en plein ce pour quoi on a rapatrié Mike Weaver.