On peut le comprendre, les Rangers de New York ont eu de la difficulté à trouver le sommeil après le match de lundi soir.

Ils venaient de subir une défaite démoralisante aux mains des Kings de Los Angeles, lors du troisième match de la finale de la Coupe Stanley, et de se retrouver avec un déficit de 3-0 qui semble virtuellement impossible à combler. Mardi matin, il était clair que les joueurs new-yorkais avaient passé plus de temps, dans les heures précédentes, à se retourner dans leur lit qu'à tourner la page.

«Je ne vais pas mentir, c'est quasiment impossible d'être de bonne humeur», a déclaré Brad Richards.

«Bonne humeur» est la dernière expression qui vient à l'esprit quand vient le temps de décrire l'état d'âme des Rangers, qui seront confrontés à l'élimination lors du match no 4, mercredi soir, à Madison Square Garden. «Découragés», «atterrés» et «anéantis» sont des mots plus justes.

L'entraîneur Alain Vigneault sait qu'il ne sert à rien de tenter de cacher ce genre d'émotion.

«On tire de l'arrière 3-0. Tout le monde manque de sommeil. C'est dur, a-t-il reconnu. Excusez-nous si, aujourd'hui, on n'a pas le sourire facile.»

Il n'y a pas grand-chose pour inciter les Rangers à sourire. Pas après deux défaites en prolongation subies à Los Angeles et une autre à domicile, où l'équipe new-yorkaise a notamment accordé un but alors qu'il restait 0,7 seconde à faire en première période et a été incapable de venir à bout de Jonathan Quick.

Même si les joueurs des Rangers ont parlé mardi des rebonds et des coups de chance qui ont favorisé les Kings, ils ne consolaient guère à l'idée qu'ils ne sont venus qu'à quelques détails près de faire de cette série un duel serré.

«Peu importe comment on regarde ça, qu'on pourrait être en avance 2-1 au lieu d'être en arrière 3-0... Tout ça n'a aucune importance», a lancé Vigneault.

Le vétéran entraîneur, qui a vu ses Canucks de Vancouver bousiller une avance de 3-1 en finale contre les Bruins de Boston en 2011, a réduit le défi à relever à sa plus simple expression: gagner le prochain match. Il ne sert à rien de s'en faire avec la mission impossible d'en gagner quatre de suite.

De leur côté, les joueurs des Kings transpiraient la confiance, mardi. Le noyau de ce groupe s'est déjà retrouvé dans cette position. Los Angeles avait perdu deux matchs d'affilée dans un contexte identique face aux Devils du New Jersey en 2012, mais on sent que la leçon a été retenue.

«Je crois que certains joueurs se sont laissés distraire un peu par des choses ici et là, a indiqué Justin Williams. Par la pensée de remporter la coupe, d'être à un seul match du championnat, par des affaires de famille, des problèmes de billets, ce genre de choses-là. Des choses qui peuvent t'éloigner de l'objectif principal.»

D'une manière ou d'une autre, Williams s'attend à ce que les Rangers forcent les Kings à mériter leur titre, comme les Devils l'ont fait.