Les joueurs du Canadien peuvent partir en vacances avec le sourire, même si la fin du parcours est abrupte et difficile. Après tout, ce club-là s'est rendu à deux victoires de la grande finale, et qui aurait pu prédire tel scénario? Qui? Personne.

Mais voilà, c'est terminé, et on aura maintenant les prochains jours, voire les prochaines semaines, pour repenser à tout ça, pour tout revoir, pour analyser dans les moindres détails cette saison 2013-2014 exceptionnelle d'un club qui ne devait pas en arriver là.

C'est la bonne nouvelle pour le Canadien ce matin: le présent est douloureux, certes, mais l'avenir semble reluisant.

Hier soir? Disons que le Canadien, le temps de 60 minutes, a dévoilé tous les aspects de son jeu qui devront être améliorés et revus afin de pouvoir passer à l'autre étape.

L'attaque, tout d'abord. Au hockey, on ne marque pas souvent si on ne tire pas au but, n'est-ce pas? Et hier soir, les canons du Canadien ont presque tous choisi de prendre congé en même temps. Ce club-là n'est pas assez talentueux pour se remettre d'une telle absence généralisée. Ce club-là a besoin de ses 4 trios pendant 60 minutes pour gagner des matchs, et quand ça n'arrive pas, les chances de succès sont presque nulles.

Ensuite, il y a le jeu de l'avantage numérique. À cinq contre quatre dans cette série, le Canadien a raté des chances, trop de chances, et ça aussi, ça ne pardonne pas.

Hier soir, c'est une occasion en or que le Canadien a obtenue en début de troisième période quand Brad Richards s'est retrouvé au banc des coupables pour deux précieuses minutes. Mais le Canadien a eu du mal à s'installer dans le territoire des Rangers.

Pendant ce temps, à l'arrière, certains défenseurs trouvaient la soirée longue, incluant messieurs Markov et Beaulieu. Pour ce dernier, par ailleurs, ça allait un peu trop vite par grands bouts. L'expérience qui «rentre», comme on le dit dans le milieu.

Et Carey Price dans tout ça? Si le gardien du Canadien avait été là, le résultat aurait pu être différent, non?

Non. Dans les circonstances, le jeune Dustin Tokarski a fait ce qu'il pouvait, même si le calibre de son jeu n'est pas celui du gardien-vedette. Rappelons qu'hier soir, c'est l'attaque anémique du Canadien qui a fait couler le bateau. Si bon soit-il, Carey Price n'est quand même pas capable de marquer des buts.

Alors non, les joueurs du Canadien n'ont pas à se cacher le visage ce matin. Ils auront réussi l'improbable, vaincu le Lightning de Tampa Bay et les Bruins de Boston, puis réussi à inquiéter les Rangers de New York lors de cette palpitante finale de l'Association de l'Est. Mais au bout du compte, le réservoir à énergie du CH était pas mal vide. Plus vide que celui des Rangers, en tout cas.

Les dirigeants montréalais rentrent donc à Montréal la tête pleine d'interrogations, sans doute en pensant déjà à octobre prochain. Au moins, il y a une question qui semble déjà réglée: non, Thomas Vanek ne vaut pas l'immense contrat qu'il se prépare à exiger.