Martin St-Louis a mis du temps à se mettre en marche avec les Rangers de New York, après avoir passé les 13 saisons précédentes chez le Lightning de Tampa Bay.

À compter du 5 mars, date de la transaction, il a obtenu huit points, dont un seul but, en 19 rencontres de saison régulière. Et même en séries, le décollage a mis du temps. Il avait seulement cinq points en onze rencontres, avant d'exploser avec huit points à ses sept derniers matchs.

Il a désormais 13 points en 18 rencontres, 6 buts, une fiche de +2 et 2 buts gagnants, dont celui de dimanche en prolongation.

Au-delà des statistiques, il y a ce drame humain - la perte subite de sa mère lors de la série contre les Penguins de Pittsburgh - qui a semblé lui donner un élan irrésistible et transporter l'équipe dans son sillon.

St-Louis semblait serein lundi lors de son point de presse. Calme, affable, avec toujours le même regard intense, mais direct, chaleureux, rien du St-Louis distant et un brin arrogant de l'époque de 2004.

«Je ne pourrais dire que la transition avec les Rangers s'est opérée en douceur, a-t-il dit. Quand tu joins une nouvelle équipe, tu veux être parfait et parfois, tu te mets à réfléchir en voulant être trop parfait et tu t'éloignes de tes instincts. Mais en réalité, c'est très difficile d'être parfait. Le hockey est un jeu d'erreurs, et c'est notre capacité à lire le jeu qui nous permet de réussir.

«Mais dès le départ, j'ai été impressionné par cette équipe. Ce club jouait déjà comme s'il était en séries éliminatoires. J'ai joué pour des clubs qui devaient se mettre dans un état d'esprit différent en séries. Mais ce n'était pas le cas pour New York, ils étaient déjà tous dans cette bulle, leur bulle. Ça m'a encouragé de savoir que lorsque je retrouverais mes marques, j'aurais une belle occasion de connaître du succès, parce que ce club est bâti pour les séries.»

Brad Richards comprend ce que son éternel complice de l'époque du Lightning a voulu dire. «Nous ne donnons pas beaucoup de chances à l'adversaire. Nous avons un style de jeu très simple, pas très risqué. C'est rare qu'on se battait nous-mêmes. J'ai joué pour plusieurs équipes, en particulier les équipes plus talentueuses, qui se fiaient simplement à leur talent ou à leur efficacité en supériorité numérique certains soirs pour gagner les matchs. Même si nous avons du talent, nous n'avons jamais dérogé de notre style dans un axe nord-sud et minimisé les erreurs. Probablement parce qu'il nous fallait des victoires pour nous qualifier en séries.»

Il manquait cependant un ingrédient à l'attaque avant le 5 mars. L'accession à la finale de l'Association de l'Est coûte désormais aux Rangers un deuxième choix de première ronde, celui de 2014, en plus de Ryan Callahan. Mais parions que personne à New York ne s'en plaint...