Qu'est-ce que le Canadien a vu en Dustin Tokarski pour lui faire confiance dans le deuxième match?

«Ce qu'il a de plus par rapport à la plupart des autres, c'est que c'est un gagnant. Il trouve toujours le moyen de gagner.»

Le commentaire ne vient pas de Michel Therrien mais plutôt de Jon Cooper, son homologue du Lightning de Tampa Bay.

«C'est le premier gardien que j'ai eu chez les pros et j'ai gagné la Coupe Calder avec lui», a rappelé Cooper, qui a dirigé Tokarski pendant plus de deux saisons dans la Ligue américaine.

Jusqu'à maintenant, il faut convenir que le parcours du gardien de 24 ans est jalonné de succès.

Après avoir gagné dans les rangs midget, le gardien originaire de la Saskatchewan a été nommé joueur par excellence de la Coupe Memorial en 2008 pour avoir aidé les Chiefs de Spokane à remporter le titre junior canadien. Il s'était notamment distingué avec une performance fumante de 52 arrêts dans le match ultime contre les Rangers de Kitchener.

Quelques mois plus tard, il était devant le filet de l'équipe canadienne junior quand celle-ci a décroché la médaille d'or, sa dernière en date. Tokarski avait remporté les quatre matchs auxquels il avait pris part.

«On peut dire qu'un match de la médaille d'or au Mondial junior - en sol canadien - c'est aussi gros que de les séries éliminatoires de la LNH, soutient Jon Cooper. C'est le même genre de pression et d'attention.»

Il y a deux ans, avec les Admirals de Norfolk - l'ancienne filiale du Lightning -, Tokarski a aidé les troupes de Cooper à remporter la Coupe Calder dans la Ligue américaine.

Dur métier pour les petits gardiens

Tokarski a donc gagné partout où il est allé. En ce sens, son parcours rappelle celui de Carey Price, nettement mieux coté que lui.

«Je le trouve similaire à Price par son comportement sur la glace, ose même dire Cooper. Les deux affrontent le tireur, ils ne surjouent rien, ils laissent la rondelle les frapper et contrôlent bien leurs retours.

«Le problème, avec Tokarski, c'est qu'il ne mesure pas 6 pieds. S'il mesurait 6'2, ce serait un gardien numéro 1 dans la LNH, ça ne fait aucun doute. Or, avec la façon dont les buts se marquent aujourd'hui, avec les déviations et la présence de joueurs costauds devant le filet, ça rend la vie presque impossible aux gardiens de petite stature.

«Cela dit, s'il y a quelqu'un du Canadien qui est capable de remporter ce genre de match, je suis convaincu que c'est lui.»

L'ironie du sort

Tokarski a été échangé au Tricolore en février 2012 contre le gardien Cédrick Desjardins. Ce qu'on entendait du côté du Lightning, à l'époque, c'est que l'équipe avait déchanté quant à son ardeur au travail.

«Cette année-là, il connaissait sa pire saison chez les pros, a reconnu Cooper. L'organisation a peut-être senti que tout le monde y gagnerait au change...»

Voilà que, un peu plus de deux ans plus tard, le gardien no 1 des Bulldogs de Hamilton est appelé en renfort par le CH. Du point de vue de Jon Cooper, ce n'est qu'ironie que le Canadien soit placé dans la même adversité que ce qu'a vécu le Lightning en première ronde, soit d'être privé de son gardien vedette.

«Je ne prétendrai pas qu'on aurait gagné la série avec Ben Bishop, mais je sais que nous ne nous serions pas fait balayer...»