Le contraste entre Alain Vigneault et Claude Julien était saisissant, hier, lors du point de presse de l'entraîneur des Rangers de New York dans un hôtel du centre-ville de Montréal.

Autant Julien semblait préoccupé, agacé par les questions, par son adversaire, au point d'avouer les détester, autant Vigneault paraissait très détendu en présence des journalistes, une heure à peine après sa descente de l'avion.

«Les Canadiens doivent savoir une chose: je sais qu'ils avaient le sentiment que les Bruins ne les respectaient pas beaucoup, mais nous, nous avons un grand respect pour eux, pour leur personnel, pour leurs joueurs. C'est l'équipe à battre dans la LNH à l'heure actuelle, le défi est de taille et nous allons faire de notre mieux pour être à la hauteur», a-t-il lancé.

Vigneault, qui, comme Julien, a commencé sa carrière d'entraîneur en chef dans la LNH pour le Canadien, s'est dit impressionné par le jeu de ses prochains adversaires en séries.

«J'ai revu tous leurs matchs contre Tampa Bay et presque tous ceux contre Boston. Je n'ai pas encore trouvé leurs failles. Ils ne donnent pas de deuxième chance en territoire défensif, et quand l'autre équipe commet une erreur, ils contre-attaquent rapidement et efficacement.»

L'entraîneur des Rangers se défend bien de tenter d'endormir le CH en lui lançant des fleurs à la veille du premier match disputé à 13 heures samedi. «Ils viennent de battre la meilleure équipe de la LNH, le club qui a atteint la finale de la Coupe Stanley l'an dernier, le club qui nous a battus en deuxième ronde. Ils ont l'avantage de la glace, je ne fais que mettre les faits en évidence.»

Début de saison catastrophique

New York a pourtant terminé à seulement quatre petits points du CH en saison régulière, malgré un début d'année catastrophique.

Après dix matchs, Vigneault, dont c'était les débuts derrière le banc des Rangers après un congédiement à Vancouver, avait une fiche de trois victoires contre sept revers, parmi lesquels des dégelées de 9-2 et 6-0 contre San Jose et Anaheim.

Sept mois plus tard, les Rangers se retrouvent dans le carré d'as. «Nous étions encore exclus des séries après le 40e match lorsque nous avons tenu un meeting important à Tampa Bay, raconte Vigneault. On jouait pour ,500 et on a calculé avec les joueurs le nombre de victoires que ça nous prendrait pour se qualifier. On a abordé la situation par tranches de dix matchs. Henrik Lundqvist a recommencé à devenir le Lundqvist que l'on connaissait et nous sommes devenus l'une des bonnes équipes de la LNH en deuxième moitié de saison.»

Quand une collègue a rappelé à l'entraîneur que son gardien semblait connaître des difficultés au Centre Bell, comme en fait foi sa fiche de 4-5-2, sa moyenne de 3,87 et son taux d'arrêts de ,876, Vigneault a fait mine de ne pas comprendre la question avant de badiner un peu.

«Je ne sais pas, je peux parler seulement de quand j'étais là, et cette saison, je ne l'ai pas fait jouer au Centre Bell...»

«Mais, s'est-il empressé d'ajouter plus sérieusement, c'est l'un des meilleurs gardiens de la Ligue et il joue bien sous pression. Il n'y a pas un endroit qui l'empêchera de bien jouer. De toute façon, cette série, ce n'est pas Lundqvist contre Price, ce n'est pas Vigneault contre Therrien, ce sont les Canadiens de Montréal contre les Rangers de New York.»

Vigneault est heureux d'avoir pu terminer la série contre les Penguins, mardi. «Ça nous a permis de nous ressourcer. Nous sommes en pleine santé, reposés, et nous avons eu un bon entraînement avant de quitter.»