Après avoir pu survivre à une série émotive contre les Bruins de Boston, le Canadien se retrouve devant un autre défi à compter d'aujourd'hui: apprendre à détester les Rangers de New York.

C'est qu'il n'y a pas de grande rivalité entre ces deux équipes, pourtant membres de la Ligue nationale de hockey depuis très longtemps. «Ce que l'on sait, c'est qu'ils nous ressemblent beaucoup», a résumé l'ancien des Rangers, Brandon Prust, hier à Brossard.

Deux équipes qui se ressemblent, mais c'est à peu près tout. Cette finale d'Association de l'Est, qui commence à 13 h aujourd'hui au Centre Bell, ne deviendra assurément pas aussi émotive que la série contre les Bruins, qui a pris fin à Boston il y a quelques jours à peine.

Alors, comment faire pour dénicher un semblant de motivation? Comment faire pour haïr ces Rangers, un club qui ne mise sur aucun détestable du style Brad Marchand ou Milan Lucic?

Daniel Brière y voit un gros défi.

«J'ai déjà vécu quelque chose de semblable avec les Flyers de Philadelphie en 2012, a expliqué le vétéran. On avait joué une série très intense contre les Penguins de Pittsburgh. Je me souviens que tous les joueurs se cherchaient sur la glace, il y avait des coups de bâton... Au deuxième tour, on s'est retrouvés à jouer contre les Devils du New Jersey et c'était complètement différent. On les frappait, on les frappait, et il n'y avait aucune réaction. Ils ne réagissaient à rien. On les frappait et ils retournaient au banc sans rien dire. On n'a pas su comment réagir...»

Deux équipes disciplinées

C'est peut-être un peu ce que vont vivre les joueurs du Canadien aujourd'hui s'ils tentent de brasser un peu comme lors de la série précédente. En raison courante, les Rangers se sont classés deuxièmes au palmarès des moins punis de la LNH, avec une moyenne de seulement 8,4 minutes de pénalité par soirée.

La formation la moins punie? Le Canadien, avec une moyenne de 8,3 minutes par sortie. Ce qui laisse supposer que les débordements ne devraient pas être trop nombreux au cours des prochains jours.

«Je m'attends à ce que les Rangers soient plus disciplinés que les Bruins, a ajouté Brière. Des gars comme Marchand ou Lucic, les Rangers n'en ont pas.»

Tous les joueurs montréalais l'ont dit: contre les Bruins, ils ont carburé à l'émotion. De Lucic qui montre ses biceps à Shawn Thornton et sa bouteille d'eau, les membres de l'équipe montréalaise ont trouvé leurs sources de motivation.

Contre les Rangers, il n'y aura probablement pas de biceps ou de jets d'eau.

«Ça devient un peu plus difficile à chaque série, a dit Brandon Prust. Ce sera le cas encore cette fois-ci. Les deux équipes ont goûté au succès lors des deux premiers tours, les deux équipes ont faim. Ce sera une vraie bagarre, j'en suis convaincu.»

Dans le vestiaire montréalais, le même message: personne n'est content, personne ne se satisfait de cette place en finale de l'Est.

Dans le vestiaire montréalais, on veut aller plus loin, encore plus loin.

«Nous ne sommes pas encore arrivés à notre destination, a tenu à préciser le défenseur P.K. Subban. Il reste encore plusieurs matchs à disputer. Est-ce que nous sommes satisfaits? Non. Est-ce que nous avons eu du succès? Bien sûr. Mais la série contre les Bruins est terminée, on ne peut pas se mettre à penser que tout est réglé. Nous devons encore nous améliorer à chaque match.»