Oubliez les unités spéciales, les ennuis de Max Pacioretty et Thomas Vanek, l'état de santé de Brandon Prust, la lenteur de Douglas Murray, l'attente d'un hypothétique retour d'Alex Galchenyuk... Rien de tout cela n'aura plus d'importance si le Canadien ne survit pas au sixième match, ce soir aux Centre Bell.

«On gagne ou bien on retourne à la maison, a résumé le capitaine Brian Gionta. Et nous ne sommes pas prêts à rentrer chez nous.»

Le Tricolore, qui était largement négligé avant le début de cette série, puise sa confiance dans le fait qu'il a été nez à nez avec ses éternels rivaux durant toute la série. Enfin... disons jusqu'en début de deuxième période samedi.

Mais pendant que les Bruins bombent le torse et disent avoir trouvé le niveau de jeu souhaité, le Tricolore doit se convaincre qu'il en a suffisamment dans le ventre pour revenir dans le coup.

«Nous n'avons pas peur de la situation qui se présente à nous, a assuré Gionta. Ç'a été une série très serrée jusqu'ici et d'aucune façon on ne se sent déclassés.»

Lors des cinq derniers matchs de séries où le Tricolore était au seuil de l'élimination, l'équipe a maintenu un dossier de 3-2. Sa dernière victoire dans ces circonstances remonte au 26 avril 2011... contre les Bruins.

«Je m'en souviens, c'était ma première année et on était dans la même situation, a relevé David Desharnais. On était revenu de Boston alors qu'on perdait la série 3-2 et on avait gagné le sixième match ici, avant de retourner là-bas.

«On joue toute l'année pour être dans cette situation-là, pour jouer de gros matchs à domicile. Il faut en profiter.»

Des soucis à égalité numérique

Le Tricolore tente de trouver des solutions pour générer de l'attaque à cinq contre cinq. En cinq rencontres, il n'a marqué que six buts à égalité numérique; trois sont allés à la fiche de Francis Bouillon, Dale Weise et Mike Weaver.

Bref, il y a encore des abonnés absents.

De quelle façon Therrien s'y prendra-t-il pour soutirer le maximum de leur part?

Il était beaucoup plus conciliant, hier, 48 heures après avoir tenté de secouer certains canons de l'attaque. Ses commentaires ont semblé interpeler Max Pacioretty qui, à défaut de marquer, a dirigé 6 des 31 lancers du Canadien sur Tuukka Rask.

«Il a obtenu des chances et il était compétitif, a commenté son joueur de centre David Desharnais. C'est ce dont on a besoin, de l'apport de tous.»

Après avoir eu congé de Zdeno Chara dans le quatrième match, le trio de Desharnais a dû en découdre avec le grand capitaine des Bruins dans plus de 75% du temps passé à égalité numérique.

«C'est un excellent défenseur et ce n'est pas facile de jouer contre lui, a convenu le centre québécois. Mais hier, on a trouvé le moyen de le fatiguer un peu plus et de mettre de la pression sur lui. Quand tu fais cela, il demeure un défenseur comme les autres.»

Vanek: un parmi tant d'autres?

À propos de tout ce qui s'est dit sur Pacioretty, il faut noter que Thomas Vanek a cadré moins de tirs depuis le début de la série (5) que Pacioretty dans le seul cinquième match (6). Vrai que l'Autrichien a été à la remorque d'un Tomas Plekanec curieusement à côté de ses pompes, samedi. Mais on a peine à croire qu'il s'agit là d'un joueur qui se prépare à demander plus de 7 millions sur le marché des joueurs autonomes.

On soupçonne Vanek de ne pas être à 100% de ses capacités, mais il demeure réticent à vouloir prendre les choses en main.

«Cette série est une affaire de profondeur, nous a dit Vanek. On a besoin de tout le monde et je fais partie du groupe.

«Les Bruins ont été en mesure de limiter notre temps et notre espace, de sorte que je n'ai pas eu les occasions que je voulais. Mais j'ai essayé de faire des jeux et de libérer mes coéquipiers, et notre trio a eu de bonnes chances dans le quatrième match.»

Plutôt que d'en réclamer plus de Vanek, Therrien a préféré appeler aux armes l'ensemble de son équipe.

«Tous les joueurs en uniforme doivent se comporter en leaders, qu'ils en soient à leur première ou à leur 18e saison», a dit l'entraîneur-chef qui, côté leadership, est maintenant prêt à en reconnaître pas mal à P.K. Subban.

«Depuis la fin de la saison régulière, P.K. a élevé son jeu d'un cran, a-t-il reconnu. C'est ce qu'il fait dans les gros matchs et pour moi, c'est ça, du leadership.

«P.K. Subban est le dernier de mes soucis en vue du match de demain. Je sais qu'il va jouer un match solide avec beaucoup d'émotion.»