Les Bruins de Boston rament à contre-courant depuis le début de la deuxième ronde.

Les hommes de Claude Julien n'ont eu l'avance que pendant 11:39 depuis le début de la série contre le Canadien. La plupart du temps, ils ont été à la traîne.

On pouvait croire que leur façon de mettre le poing sur la table, samedi dernier à Boston, allait établir qui étaient les mâles alpha dans cette série. Mais non. Le Canadien ne s'est pas laissé décontenancer et a démontré une fois de plus qu'en séries éliminatoires, une lancée ne se transpose pas d'un match à l'autre.

Ç'a beau être les Bruins - les as du retour -, offrir des avances de deux buts à l'adversaire dans les trois premiers matchs d'une série n'est pas plus salutaire pour eux que pour n'importe quelle autre formation.

«On est une équipe tenace, mais on ne peut continuer de se creuser un trou comme on le fait pour ensuite essayer de s'en sortir», a convenu l'attaquant Shawn Thornton.

Autant le directeur général Peter Chiarelli que l'entraîneur-chef Claude Julien ont évoqué la frustration pour décrire l'état d'esprit qui règne dans leur camp au lendemain du troisième match. Cette rencontre qui a lancé le Tricolore en avant dans la série a été leur moins bonne jusqu'ici.

«Nous sommes une bonne équipe lorsque nous détenons l'avance et, avant les séries, nous faisions aussi de l'excellent travail lorsque nous n'avions pas l'avance, a noté Chiarelli. Mais c'est ardu. On se ramasse à être beaucoup en poursuite et, à la longue, ça peut devenir frustrant. Et nous étions frustrés hier (mardi).»

«Nous sommes un groupe confiant, mais nous avons des joueurs qui sont frustrés de leur rendement personnel, a pour sa part mentionné Julien. Ils seront meilleurs au prochain match, car c'est comme ça que ça s'est déroulé dans le passé.

«La série est seulement 2-1, ce n'est pas la fin du monde. Il n'y a pas lieu de paniquer.»

Claude Julien s'en remet encore à la capacité de ses hommes à se prendre en main lorsque la situation l'exige.

«La bonne nouvelle dans tout cela, c'est que lorsqu'on se retrouve en déficit, cette équipe-là n'abandonne pas et trouve le moyen de revenir dans les matchs, a indiqué l'entraîneur-chef. À mon sens, c'est une démonstration de caractère.

«C'est sûr que ce n'est pas l'idéal, mais c'est pas mal mieux que de se retrouver devant un groupe qui lance la serviette.»

Le pain et le beurre

Ce n'est pas comme si les Bruins n'avaient pas eu leur part d'occasions dans le troisième match. Jarome Iginla a continué son histoire d'amour avec les poteaux et Carl Soderberg a raté deux chances en or dans l'enclave.

Ce qu'on pense du côté des Bruins, c'est qu'avec un coup de patin plus intense et plus d'engagement, l'exécution finira par rentrer dans l'ordre.

«Il nous faudra trouver les lignes de tir et nous déplacer en conséquence, a expliqué Chiarelli. Et puis, il y a les choses qui constituent notre pain et notre beurre, comme établir notre échec avant et fatiguer l'adversaire. C'est ce qu'on fait quand on est à notre mieux, mais on ne l'a pas encore fait.»

Aux yeux de Claude Julien, jusqu'à ce que le Tricolore marque son premier but, les Bruins avaient connu un début de match correct - pas mauvais, mais sans plus -, sans que le Canadien ait été nécessairement supérieur.

«Sauf qu'on a commis deux erreurs mentales qui nous ont mis en retard 2-0, a-t-il précisé. Des gars qui sont laissés seuls, des adversaires qui se faufilent derrière nos défenseurs... Ce sont des erreurs qu'on peut facilement corriger.»