Est-ce que certains membres des Bruins de Boston ont commis le plus grand péché du hockey, celui qui consiste à fouetter l'ennemi à l'aide d'une déclaration maladroite? On aura la réponse mardi soir au Centre Bell, lors du troisième match de la série entre le Canadien et l'équipe au maillot jaune et noir.

Torey Krug et Dougie Hamilton, deux jeunes défenseurs des Bruins, ont affirmé dimanche qu'eux et leurs coéquipiers ont trouvé la façon de battre Carey Price: en tirant dans la partie supérieure du filet.

Évidemment, ces mots-là ont rapidement été entendus au centre d'entraînement du Canadien, à Brossard. Lundi matin, c'est Stéphane Waite, l'entraîneur des gardiens, qui s'est chargé de rapporter les paroles de Krug et Hamilton à Carey Price.

Le gardien du Canadien a choisi de sourire en entendant tout ça.

«Ce sont des commentaires assez génériques à ce moment-ci de la saison, a expliqué le gardien du Canadien, lundi, après avoir affronté plusieurs caméras dans le vestiaire local. Je dirais que 30% des buts en séries surviennent à la suite de tirs qui ont été déviés, 50% des buts surviennent quand le gardien a la vue obstruée, et seulement 10% des buts surviennent à la suite de tirs que l'on voit venir.

«Il n'y a aucune surprise, a ajouté le gardien. On connaît le style de jeu des Bruins. Ce qu'ils disent n'est rien de nouveau. La plupart des buts dans cette ligue sont marqués sur des tirs hauts.»

Ce n'est bien sûr pas la première fois qu'on entend quelque chose du genre, et Michel Therrien n'a pas eu à fouiller bien longtemps dans son tiroir à citations pour retrouver un scénario semblable provenant du vestiaire des Bruins.

«Ils avaient fait la même chose en finale (contre Chicago l'an dernier), en parlant de la mitaine de Corey Crawford, a relaté l'entraîneur montréalais. C'est quelque chose qu'ils ont déjà tenté de faire. Ça fait un peu partie de leur stratégie... Comme Claude (Julien), qui parle des punitions. Il s'en tire pas mal bien... Ils essaient d'influencer les arbitres et c'est ça, les Bruins de Boston. Ç'a toujours été comme ça, et ça ne nous affecte pas.»

Cette nouvelle guerre des mots était sans doute à prévoir, puisque les aiguilles de l'émotion ont tapé dans le rouge lors du deuxième match entre les deux clubs, samedi à Boston. Dans le vestiaire montréalais, toutefois, il est évident que la consigne du silence a été imposée... et respectée. D'ailleurs, le toujours spectaculaire P.K. Subban a carrément refusé de répondre aux médias lundi matin, sans doute pour éviter d'en rajouter.

«On ne s'attarde pas vraiment à ce qui se dit à l'extérieur de ce vestiaire, a tenu à rappeler le défenseur Josh Gorges. Ce que les Bruins disent (à propos de Carey Price), ça ne nous dérange pas du tout. De toute façon, quand on joue à Montréal, on apprend à ne pas trop prêter attention à ce qui se dit à l'extérieur de ce vestiaire.»

En attendant, c'est évidemment Carey Price qui sera chargé de protéger le filet montréalais mardi soir, le bas comme le haut, et il croit savoir ce qui a fait défaut à son club dans les 10 dernières minutes du match de  samedi.

«Avant que les Bruins marquent leurs buts, nous étions très bons pour pourchasser la rondelle... Nous sommes à notre mieux quand nous sommes efficaces en échec avant, quand nous bloque le centre de la patinoire.»

En guise de conclusion dans cet épineux dossier, c'est probablement l'attaquant Lars Eller qui a eu la meilleure réponse, lorsqu'on lui a demandé de répondre à la trouvaille des Bruins. «Les tirs hauts, ça marche seulement contre Carey Price?»

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Guerre psychologique

Il fallait s'y attendre, les deux équipes n'hésitent pas à se lancer des flèches. Lundi, c'était au tour de Michel Therrien, qui n'a pas tardé à montrer du doigt son rival Claude Julien. Après la rencontre de samedi, Julien a laissé entendre que les décisions des arbitres n'avaient pas été favorables à son équipe. «Ils sont comme ça, les Bruins, a expliqué Michel Therrien. Ils essaient d'influencer les arbitres.»

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Ginette Reno chantera

Oui, elle y sera, elle qui possède un dossier de 2-0 depuis le début des séries. C'est le Dr Rouleau, de l'Institut de cardiologie de Montréal, qui lui a donné le feu vert en vue de cette délicate mission.