La dernière fois qu'on l'a vu, jeudi soir, Tuukka Rask a affirmé qu'il venait de jouer «comme de la m...». On présume qu'il voudra jouer de manière différente, cet après-midi à Boston, à l'occasion du deuxième match de la série contre le Canadien.

Le gardien des Bruins, comme plusieurs de ses coéquipiers, a eu besoin d'une journée de congé d'entraînement, hier, moins de 24 heures après une douloureuse défaite de 4-3 en deuxième prolongation, lors du premier match de la série.

On ne sait trop si Rask est allergique au Canadien, mais sa fiche en carrière devant le club montréalais (3-11-3) laisse croire qu'il n'est certes pas au sommet de sa forme lorsqu'il voit arriver les maillots tricolores devant lui. Le gardien finlandais semblait d'ailleurs particulièrement déprimé, tard jeudi soir, allant même jusqu'à se pointer du doigt pour le premier but du Canadien et pour le but de la victoire en prolongation, signé P.K. Subban.

Mais hier, ses amis des Bruins ont choisi de se porter à sa défense.

«Il est très dur envers lui-même parfois, a tenu à dire l'attaquant Milan Lucic. Tuukka est un gardien de premier plan, et je suis certain qu'il va tout faire en son possible pour effectuer un retour en force à l'occasion du deuxième match de la série.»

Patrice Bergeron s'est lui aussi porté au secours de son gardien.

«Il a toujours été très critique à l'endroit de ses propres performances, a noté l'attaquant québécois. Il s'est imposé des standards très élevés et il veut toujours être le meilleur à sa position. Il a lui aussi réussi de gros arrêts jeudi soir, et on s'attend à ce qu'il excelle à l'occasion du prochain match.»

Price a fait la différence

Non pas que Rask ait été particulièrement mauvais jeudi soir, mais à l'autre bout, un certain Carey Price s'est mis à enchaîner les petits miracles, et c'est un peu ce qui a fait la différence.

«Price a été très bon, a admis le défenseur Zdeno Chara. Des fois, tout ce que ça prend, c'est un bond favorable, un retour de tir qui se transforme en but. On a eu nos occasions lors du premier match. Il faut maintenant s'assurer de profiter de ces occasions-là.»

Personne ne va oser affirmer que le match de cet après-midi à Boston est du type «sans lendemain» pour ces Bruins, qui ont déjà eu à combler de petits retards auparavant. Mais une autre défaite, et un voyage avec un recul de 0-2 en direction de Montréal, voilà en plein le genre de situation que l'entraîneur Claude Julien aimerait mieux éviter.

Mais Julien a insisté pour dire que le temps n'est surtout pas venu de presser le gros bouton rouge de la panique.

«On ne va pas se mettre à paniquer après un seul match, a dit le pilote des Bruins. Le match de jeudi ne fut que le premier match, et on s'attend à ce que ce soit une longue série. C'est à nous maintenant, c'est à nous de nous mettre à gagner des matchs.»

Quant à l'air déprimé de son gardien au terme de la rencontre de jeudi soir, Claude Julien jure qu'il ne s'en fait pas trop avec ça.

«Tuukka est un gars émotif... Je sais qu'il se sent mieux depuis le premier match et je m'attends à ce qu'il effectue un retour en force lors du deuxième match.»

Les Bruins ont tous un peu tenu le même discours, au terme d'un entraînement très optionnel, hier midi, en banlieue de Boston. En gros, les Bruins estiment qu'ils peuvent faire mieux que jeudi soir. Qu'ils doivent faire mieux, en fait. «On peut toujours s'améliorer, a expliqué le défenseur Zdeno Chara. Je crois qu'on peut jouer mieux que ça.» Claude Julien en est convaincu: non, les Bruins de Boston ne sont pas intimidés par Carey Price. «On a quand même réussi à le déjouer à trois reprises l'autre soir, a fait remarquer le pilote des Bruins. Il faut seulement s'assurer de ne plus rater les occasions qui ont été ratées lors du premier match de la série.»