Être les premiers sur la rondelle, augmenter la circulation devant Tuukka Rask, refermer les couloirs de passe dans l'enclave quand les Bruins attaquent... Le Canadien peut dresser toute une liste d'épicerie avec les aspects du jeu qu'il veut améliorer à compter du deuxième match.

Mais dans tout ça, il y a aussi des joueurs qui devront en donner plus.

L'ailier Thomas Vanek, qui n'a pas connu une grande série contre le Lightning de Tampa Bay, était invisible lors du premier match face aux Bruins de Boston. On n'a remarqué sa présence qu'en raison des nombreux changements de trios que Michel Therrien a opérés en cours de rencontre.

«Je n'ai pas été trop surpris, a admis Vanek qui a été muté au quatrième trio pour presque deux périodes. En première, l'équipe et notre trio ne créaient rien. Nous étions les deuxièmes sur la rondelle. L'entraîneur a brassé les cartes pour voir s'il ne pouvait pas obtenir des résultats autrement.

«Carey nous a transportés durant tout le match, a ajouté l'Autrichien. Nous n'ignorons pas que nous devons être meilleurs, y compris moi sur le plan personnel.»

Vanek, que le DG Marc Bergevin a fait venir à Montréal pour qu'il aide à changer les choses, n'a pas franchi le cap des 19 minutes d'utilisation en plus de quatre périodes de jeu, jeudi. Il n'a cadré aucun tir au but.

«On est très contents d'avoir Vanek dans notre équipe, mais il est très conscient qu'il doit élever son jeu», a prévenu Michel Therrien, qui a vu son premier trio être neutralisé par celui de Patrice Bergeron, jeudi soir.

«Un message pour tout le trio»

Aux yeux du centre David Desharnais, Vanek n'est pas le seul à blâmer pour les insuccès du trio.

«C'est la ligne au complet, a dit le petit Québécois. On est habitués que ça fonctionne assez bien. Il faut rester concentrés et ne pas se frustrer. On joue contre une bonne équipe et on sait qu'on va être davantage surveillés.

«Ce n'était pas un message envers [Vanek], c'est un message envers le trio au complet. Il faut être meilleurs.»

Dans le premier match, le Tricolore a été sauvé par le brio de Carey Price, par deux buts en supériorité numérique et par le rendement des troisième et quatrième trios. Mais tôt ou tard, il faudra que ses gros canons se fassent entendre à l'attaque, car le rendement insuffisant de cette unité ne date pas de la première rencontre face aux Bruins.

«On a couru après la rondelle toute la soirée», a admis Vanek en reconnaissant que son équipe l'avait échappé belle en prenant les devants dans la série.

«C'est quand on est en possession de la rondelle que notre trio est efficace. On transporte le disque dans le fond de la zone adverse et ça me permet de m'approcher du filet. Jeudi, nous étions passifs et les deuxièmes sur la rondelle.»

Redoutables en matinée

En raison des exigences du réseau NBC Sports, le deuxième match de la série aura lieu aujourd'hui à 12 h 30.

Les Bruins sont des habitués des matchs en matinée. Cette saison, 18 rencontres de leur calendrier officiel ont débuté à 15 h ou plus tôt. Ils ont maintenu une fiche de 14-3-1 dans les circonstances.

Les hommes de Claude Julien ont également remporté les deux matchs en matinée qu'ils ont joués face aux Red Wings de Detroit, en première ronde.

Le Canadien est nettement moins habitué à cette routine, et ce deuxième match s'ajoute à une suite d'événements un peu atypique.

«C'est particulier, les deux équipes ont su 48 heures à l'avance quand elles commenceraient leur série, et la double prolongation fait en sorte que ce deuxième match vient encore plus vite», a reconnu Michel Therrien.

«Sauf que c'est la même chose pour les deux équipes.»

Les joueurs ont dit ne pas être dérangés par l'heure de la rencontre. Peut-être préfèrent-ils même cela!

«J'ai remarqué qu'au fil des ans, lorsqu'on arrive à l'aréna, on bloque les distractions et on perd un peu la notion du temps, a noté Thomas Vanek. On se met automatiquement en mode partie.»

«Je suis un gars qui aime faire sa sieste en après-midi, mais ce n'est pas un drame si je ne l'ai pas, a pour sa part expliqué Brendan Gallagher. En fait, je préfère prendre un seul bon repas dans ma journée et ensuite aller jouer. Tu n'as pas le temps de te préoccuper de quoi que ce soit; tu te présentes et tu joues!»

Dans le vestiaire

Trop de dégagements refusés

Le Canadien s'avoue chanceux d'avoir remporté le premier match, et à juste titre : il a été embouteillé si souvent dans sa zone qu'il a commis 12 dégagements refusés, contre seulement 2 pour les Bruins.

«Quand l'adversaire tourne un peu trop dans ta zone, tu veux prendre une pause, mais tu ne prends pas toujours les bonnes décisions et ça mène à des dégagements refusés», a résumé David Desharnais.

Le Tricolore a été contraint de prendre 46 mises en jeu en zone défensive, jeudi soir, en comparaison de 24 en zone neutre et de 18 en territoire offensif.

À lui seul, Lars Eller a eu 16 mises en jeu en zone défensive et une seule en zone offensive. Il est proprement phénoménal que son trio ait quand même été le plus dangereux du CH! Il reste qu'à long terme, ce n'est pas la recette du succès.

À noter que selon le site Extra Skater, le Canadien s'est classé au troisième rang de la LNH pour le nombre de dégagements refusés cette saison. Ça ne favorise pas un bon positionnement.

Petit répit du vendredi

La double prolongation du premier match a fait voler en éclats les idées d'un entraînement complet du côté du Canadien, hier.

Seuls les joueurs qui n'ont pas pris part au match de la veille ont patiné sur la glace de Boston University.

Il s'agit de Michaël Bournival, Ryan White, George Parros, Douglas Murray, Jarred Tinordi et Peter Budaj.

Tous les autres se sont contentés d'une séance d'étirements en gymnase.

Quant à Alex Galchenyuk, il n'a toujours pas rejoint l'équipe et patine en solitaire à Brossard.