Ce n'est pas tous les jours qu'on voit ça, mais c'est pourtant ce qui est arrivé, hier à Boston: les Bruins se sont rangés derrière P.K. Subban!

> Mathias Brunet: Bande d'arriérés...

L'ennemi numéro un du club en noir et jaune s'est transformé en allié le temps d'une tempête sur les réseaux sociaux, dénoncée à l'unisson par les membres des Bruins hier. Par des joueurs qui n'ont pas apprécié cette flambée de commentaires racistes jeudi soir sur Twitter, au terme du premier match.

«Bien sûr que c'est très décevant, a tenu à dire le défenseur Zdeno Chara. Il n'y a pas de place dans notre sport pour de tels commentaires. Ça n'a rien à voir avec nous ou avec notre organisation.

«P.K. Subban est un très bon joueur, il est le visage de leur équipe, et pour moi, de tels commentaires sont très décevants.»

L'attaquant Milan Lucic, lui, avait du mal à comprendre, et cherchait un peu ses mots quand on lui a demandé ce qu'il pensait de toute cette affaire.

«C'est assez triste... et c'est pourquoi je ne suis pas un grand fan des réseaux sociaux comme Twitter. [...] Ce n'est pas tout le monde qui pense ainsi.»

Même son de cloche du côté de l'attaquant québécois Patrice Bergeron, qui avait lui aussi du mal à concevoir que de tels commentaires puissent encore être émis de nos jours.

«Il n'y a aucune place pour ça, a ajouté Bergeron. Ça manque de classe et ce n'est pas ça, être un partisan. C'est ignorant de penser comme ça.»

Reste à voir comment P.K. Subban sera reçu cet après-midi au TD Garden de Boston, à l'occasion du deuxième match de cette série.

Hier sur Twitter, certains partisans de Boston ont affirmé que ce serait peut-être une bonne idée d'applaudir le défenseur montréalais avant le début du match. Ce qui serait quelque chose de très nouveau pour Subban, de loin le joueur du Canadien le plus hué par ici depuis quelques années.

D'autres ont affirmé que cette histoire de racisme sur Twitter gâchait un peu ce début de série entre les deux vieux rivaux. Il est vrai qu'hier, dans le vestiaire des Bruins en banlieue de Boston, cette histoire était le principal sujet de conversation parmi les joueurs et les membres des médias.

L'entraîneur-chef Claude Julien, lui, espère que des commentaires du genre ne seront plus émis. «C'est dommage qu'il y ait encore des gens qui pensent comme ça. C'est un manque de jugement et c'est de très mauvais goût. Ces gens-là ne sont pas nos partisans.»

CINQ INCIDENTS RACISTES DANS LE HOCKEY

Par Mathias Brunet

UNE BANANE POUR WAYNE SIMMONDS

Lors d'un match préparatoire à London, en Ontario, en septembre 2011, l'attaquant des Kings de Los Angeles se fait lancer une banane par un spectateur. London n'a pas le monopole de la bêtise. Le gardien Kevin Weekes, des Hurricanes de la Caroline, reçoit le même traitement en séries éliminatoires en 2002... à Montréal!

JOHN VANBIESBROUCK DOIT DÉMISSIONNER

L'ancien gardien des Panthers de la Floride et des Rangers de New York doit démissionner de son poste de directeur général des Greyhounds de Sault-Sainte-Marie, dans la Ligue junior de l'Ontario, en 2003 pour avoir utilisé une épithète raciste à l'endroit du défenseur Trevor Daley, qui joue aujourd'hui pour les Stars de Dallas.

SUSPENSION POUR CRAIG BERUBE

Le colosse Craig Berube, aujourd'hui entraîneur en chef des Flyers de Philadelphie, est suspendu pour un match en 1997 alors qu'il joue pour les Capitals de Washington après avoir traité Peter Worrell de «singe».

CHRIS SIMON INSULTE MIKE GRIER

Le robuste Chris Simon est suspendu lui aussi pour une remarque raciste aux dépens de Mike Grier, en 2000. Les juges de ligne sont témoins de l'incident. Donald Brashear, qui est Noir lui aussi, se porte à la défense de Simon. «Il n'est pas raciste. Il est Amérindien...»

GRANT FUHR REFUSÉ À UN CLUB DE GOLF

Alors qu'il garde les buts pour les Sabres de Buffalo, Grant Fuhr se voit refuser le statut de membre d'un club privé de la région. L'histoire fait tout un tabac. On invoque le racisme, mais le club en question nie avec véhémence.