Sur papier, les Bruins de Boston sont favoris pour battre le Canadien.

Mais sur papier, le Parti québécois se dirigeait vers un gouvernement majoritaire et les Blue Jays de Toronto étaient censés gagner la Série mondiale.

À quelques jours du début de la deuxième ronde, les hommes de Michel Therrien sont invités à chiffonner ce papier et à y mettre le feu.

«Les Bruins sont les favoris et, sur papier, ils méritent d'être les favoris, a reconnu P.K. Subban. Mais nous avons confiance en nous.»

Ce n'est pas un drame d'être négligé à l'aube d'une série. Pourvu qu'on ait la confiance de pouvoir passer outre.

«On est conscients que le défi est de taille, car les Bruins ont été la meilleure équipe en saison régulière, a reconnu Therrien. Mais je sens mon équipe bien préparée physiquement et mentalement.»

Lors du dernier rendez-vous printanier entre les deux équipes, en 2011, le Tricolore avait poussé les Bruins dans leurs derniers retranchements avant qu'un but de Nathan Horton en prolongation du septième match l'envoie en vacances.

«Nous avions une chance de les battre, mais nous ne l'avons pas fait», s'est souvenu Subban, qui avait joué les héros pour forcer la prolongation lors de ce septième match.

«Je n'y pense plus aujourd'hui. Il faut reconnaître que les Bruins ont eu à battre plusieurs bonnes équipes par la suite pour gagner la Coupe. Pour ceux qui ont vécu cette série, c'est une autre chance de se rattraper.»

On peut plaider que les Bruins de cette année sont supérieurs à ceux de 2011. L'avantage numérique s'est amélioré, la ligne bleue génère plus d'attaque qu'autrefois et l'unité que forment Loui Eriksson, Carl Soderberg et Chris Kelly (ou Justin Florek, qui le remplace actuellement) représente l'un des meilleurs troisièmes trios de la ligue.

Ainsi, même si le Canadien a remporté trois des quatre affrontements contre les Bruins cette saison, il sait qu'on ne doit pas en tirer trop de conclusions.

«Nous avons eu des difficultés contre Tampa Bay pendant la saison et ça n'a pas semblé avoir d'effet en séries, a rappelé Lars Eller. Mais on sait qu'on représente une bonne opposition pour les Bruins. On sait qu'on peut les battre aussi... tout comme eux peuvent nous éliminer.»

Rivaliser avec quatre trios

Le CH est peut-être négligé sur papier, mais il peut désormais revendiquer lui aussi l'une des qualités qui ont fait la marque de commerce des Bruins: celle d'avoir quatre trios capables de jouer contre n'importe qui.

Il ne rivalisera pas à armes égales avec Boston... mais presque.

«À mesure qu'on avançait dans la saison, jouer à quatre trios a permis de donner un peu de repos à nos meilleurs joueurs, a rappelé Brandon Prust. S'ils n'ont pas à jouer 20 minutes tous les soirs, ils évitent de se fatiguer et de ne plus être en mesure d'offrir leurs meilleures performances. Alors c'est bon qu'on puisse faire une rotation.

«Et puis, on estime être capables d'opposer notre quatrième trio à leur premier.»

Puisqu'il est question du quatrième trio, il est désormais acquis que Travis Moen prendra la place de Michaël Bournival aux côtés de Daniel Brière et Dale Weise.

«Regardez la profondeur de notre formation», a souligné Weise.

«C'est quelque chose d'avoir Brière sur un quatrième trio, il est tellement bon offensivement. Avec Moen et moi à ses côtés, ça devrait donner un assez bon trio. Je ne crois pas que ce sera long avant qu'on développe une chimie. Moen et moi pratiquons un style nord-sud qui est similaire...»

Malgré sa très bonne prestation en première ronde, Bournival ne se formalise pas du choix qui semble s'être dessiné.

«C'est vrai que c'est un autre style d'équipe», a-t-il concédé en parlant des Bruins.

«Mais si j'embarque, je veux continuer de faire ce que j'ai fait contre le Lightning, soit d'être toujours intense sur la rondelle et d'appliquer un bon échec avant contre les défenseurs adverses.»