Les Bruins de Boston sont une équipe redoutable. Ils sont forts à l'attaque comme à la défense, et ils le sont aussi devant le filet. Ils ont peu de faiblesses.

Mais elles existent. L'une d'elles: l'indiscipline contre le Canadien. À quelques jours du début de la série de deuxième ronde entre le Canadien et les Bruins, les joueurs montréalais savent que s'ils veulent avoir une chance de remporter cette série, ils devront se tenir loin du cachot... et y envoyer leurs vis-à-vis. À ce jeu-là, Brendan Gallagher pourrait être un atout important.

«Durant la saison régulière, on a réussi à les amener à prendre des punitions stupides, à leur faire perdre la tête, a rappelé hier Daniel Brière après l'entraînement à Brossard. Ce sera difficile de le réussir durant les séries.»

Cette saison, les deux équipes se sont rencontrées quatre fois. Le Canadien l'a emporté trois fois; les Bruins, une seule. Les joueurs montréalais ont cumulé 45 minutes de pénalité, alors que les joueurs des Bruins en ont écopé de 53. La différence peut sembler minime. Mais si la série est aussi serrée que plusieurs le prédisent, la discipline sera un aspect-clé.

«La discipline sera un facteur très important pour les deux équipes. Les deux côtés ont un bon gardien de but. Il y a une équipe qui se fie plus au jeu physique, alors que l'autre, davantage à la vitesse. Ça peut faire des flammèches», croit Brière.

En termes de flammèches, Brendan Gallagher s'y connaît. L'attaquant montréalais est l'un des meilleurs pour faire sortir les joueurs adverses de leurs gonds. Lui et son vis-à-vis Brad Marchand devraient avoir un rôle central dans la série. Ils seront les détonateurs.

«Brendan, il rit dans ta face! Tu lui fais mal et il te rit dans la face. Tu le frappes, il se retourne et il a un gros sourire au visage. C'est frustrant», explique Brière, qui a affronté les deux joueurs au cours de sa carrière.

«Marchand, lui, il ne lâche jamais, il revient toujours. Aussi, on dirait que Marchand essaye plus de blesser, de faire mal. Tandis que Brendan, lui, n'est pas vicieux.»

Fidèle à son habitude, Brendan Gallagher était souriant dans le vestiaire, hier. Il y a de quoi. À 21 ans, Gallagher joue du hockey inspiré. Il a cumulé cinq points en quatre matchs contre le Lightning. Il est un poison pour la défense, n'hésite pas à déranger les gardiens adverses et semble à l'aise aux côtés de Tomas Plekanec et de Brandon Prust.

«C'est toujours important de maîtriser ses émotions, mais surtout en séries. Nous l'avons appris l'an dernier au cours de notre série contre les Sénateurs d'Ottawa, rappelle Gallagher. Ça n'a pas été une expérience positive, mais espérons qu'elle nous servira contre les Bruins.»

«Les Bruins vont jouer dur. Ils vont compléter leurs mises en échec, ils vont tout faire ce qu'on s'attend d'eux. Moi, je vais jouer mon style sans m'occuper de tout ça. J'ai hâte, ça va être le fun.»

Moen à la rescousse

Brendan Gallagher n'est pas le seul à se préparer pour la guerre. Michel Therrien aussi - il va certainement préférer Travis Moen à Michaël Bournival pour la série contre les Bruins.

Lors de l'entraînement, hier, Moen, qui revient d'une commotion, a patiné aux côtés de Daniel Brière et de Dale Weise.

Bournival a patiné avec Ryan White et George Parros. L'attaquant québécois a obtenu une passe en quatre matchs contre le Lightning. Mais l'expérience en séries de Moen - 73 matchs - aura eu raison de lui. D'autant que Moen a un gabarit plus imposant, à 6'2 et 210 lb, contre 5'11 et 190 lb pour Bournival.

Est-ce que Therrien a choisi Moen pour se préparer à une série robuste? Daniel Brière l'ignore. Mais il est persuadé que lui et ses coéquipiers ne devront surtout pas tomber dans le piège des Bruins, qui voudront les entraîner dans une guerre de tranchées.

«On est une équipe qui se fie beaucoup à la vitesse - la vitesse avec et sans la rondelle - pour limiter le temps de possession de l'équipe adverse, analyse le vétéran de 36 ans. C'est sûr qu'on va jouer physique. Mais on ne va pas sortir (Milan) Lucic et (Zdeno) Chara de la patinoire. Il faudra être plus intelligents. Il faudra les faire patiner. C'est là qu'on peut être dangereux et leur faire mal.»